La thèse intitulée « La différance comme déconstruction de la violence : des jeux, des traces et des silences » nous révèle le jeu stérile, la trace fertile et l’ironie muette de la philosophie contemporaine.L’enquête sur la différance avec un « a », une singularité derridienne, est donc un jeu linguistique et, en même temps, un enjeu métaphysique entre la disparition et l’apparition. Jacques Derrida écrit : « En toute exposition elle (la différance) serait exposée à disparaître comme disparition. Elle risquerait d’apparaître : de disparaître». En 1968, il a prononcé sa fameuse conférence, « la différance », à la Société française de philosophie. La différance est lancée avec une disparition et avec une apparition. Le « e » a disparu mais le « a » est apparu. Il s’agit de cette « différance » avec ce jeu entre le « e » et le « a » et ce jeu est apparemment perturbant et violent. L’absence du « e » est violence et la présence du « a » est violence.La différance est violente envers la violence. Ce terme nouveau est à l’origine d’une déconstruction et d’un déplacement, d’un changement de sens de la « différence ». Derrida a mal orthographié v(i)olontairement la différence pour faire ressortir une dimension plus profonde de la présence et de l’absence dans la signification. Il rattache certaines catégories à la différance comme le jeu, le silence, l’évasion, la rupture, la violence, la rature, la négativité, le non-espace, le non-nom, etc. La différance est un concept du concept, du méta-concept et du non-concept – un concept de la différence, un concept hors de la différence, un concept de non-différence –. C’est une écriture sur l’écriture, une non-écriture, une violence sur la violence, une non-violence.Globalement, cette recherche sur la différance se situe donc dans une perspective de la violence de la présence à l’absence ; elle donne trois lectures à la violence de la différance : une lecture du jeu, une lecture de la trace et une lecture du silence.La première lecture est « jeu ». Elle présente les jeux de la différance. Derrida joue des jeux métaphysiques dans le champ de la différance comme à son habitude. La différance est un jeu parce qu’elle ne veut rien proposer. Et, ne rien proposer, c’est « jouer à jouir », jouer sans arrêt. La différance comme un jeu oblige ses lecteurs à faire une déconstruction de toutes les propositions. Elle nage parmi les Positions contradictoires. Derrida écrit : « Le concept de jeu se tient au-delà de cette opposition ».La deuxième lecture de la différance est la trace. Ne sommes-nous pas toujours déjà tracés ? Pourrions-nous être totalement libérés de la trace des autres ? Tout est dans le cercle de trace. Derrida écrit dans Glas : « C’est pourquoi il n’y a ici que des traces, des traces de traces sans tracé, ou si vous voulez des tracés qui ne traquent et ne retracent que d’autres textes, (…) » Derrida, même ouvertement, accepte d’être influencé par plusieurs pensées. Or, nous énumérons cinq traces importantes dans la différance – Rousseau, Hegel, Nietzsche, Heidegger et Levinas – ; certainement, il y en aura beaucoup plus. La troisième lecture est le silence. Elle remarque une perte silencieuse dans la différance entre le « e » et le « a ». La différance est un projet politique, une politique textuelle contre la souveraineté de la parole pour que la parole réalise sa faiblesse et son absence. Ce qui nous intéresse dans cette politique est qu’une politique du silence se déploie dans la différance. Par sa différance, Derrida lance sa recherche envers une absence présente, envers un mutisme brillant et envers un vide existentiel. [...] / This thesis entitled "Difference as deconstruction of violence : plays, traces and silences" reveals the sterile play, the fertile trace and the ironical silence of postmodern thinking.The inquiry on differance with an "a", a derridien singularity, is a linguistic play and, at the same time, a metaphysical challenge between disappearing and appearing. Jacques Derrida writes : « En toute exposition elle (la différance) serait exposée à disparaître comme disparition. Elle risquerait d’apparaître : de disparaître » (Jacques Derrida. Marges de la Philosophie. Paris : Les Éditions de Minuit, 1972, p. 6.) In 1968, he delivered his famous lecture, "Differance", to the philosophical community. Differance is launched into philosophy with a disappearance and with an appearance. The "e" has disappeared but the "a" has appeared. This "differance" with it’s game between the "e" and the "a" is apparently disturbing and violent. The absence of "e" is violence and the presence of "a" is violence.In this particular thesis, Differance is violent towards violence. This new term originates from the deconstruction by its displacement and by its change of meaning. Derrida misspelled willingly “difference” in order to bring out a deeper dimension of presence and absence in the semantic economy. He attaches certain categories to differance such as play, silence, escape, rupture, violence, erasure, negativity, non-space, non-name, etc. Differance is a concept of concept, a meta-concept and a non-concept - a concept of difference, a concept out of difference, a concept of non-difference. It is a writing on writing, a non-writing, a violence on violence, a non-violence.Overall, this research on differance is therefore oriented in the perspective of “violence of presence to absence” ; It gives three readings to the violence of differance : a playful reading, a traced reading and a silent reading.The first reading is "play". It presents the plays of differance. As usual Derrida plays metaphysical games in the court of differance. Differance wants to remain playful because it does not want to propose anything ; and, to propose nothing is « jouer à jouir » (Jacques Derrida. Glas. Paris : Éditions Galilée, 1974, p. 77), play continuously (Cf. Sarah Kofman, Lectures de Derrida. Paris, Éditions Galilée, 1984, p. 39.). Differance as play obliges its readers to make a deconstruction of all propositions. It swims among and across the contradictory positions. Derrida writes : « Le concept de jeu se tient au-delà de cette opposition » (Derrida. Marges. op.cit. p. 4.).The second reading on differance is trace. Are we not already traced? Could we be totally free from the traces of others? Everything is in the circle of trace. Derrida writes in Glas : « C’est pourquoi il n’y a ici que des traces, des traces de traces sans tracé, ou si vous voulez des tracés qui ne traquent et ne retracent que d’autres textes, (…) » (Derrida. Glas. op.cit. pp. 92-93). Derrida, even openly accepts to have been influenced by several thinkers. (Cf. « La Déconstruction et l’Autre : entretien par Richard Kearney avec Derrida » in Les Temps Modernes : Derrida L’événement déconstruction, N°669 /670, 67° année juillet/octobre 2012, p. 10. Derrida says : « Ma formation philosophique doit beaucoup à la pensée de Hegel, Husserl et Heidegger. Heidegger est probablement l’influence la plus constante, en particulier son projet de ‘dépassement’ de la métaphysique grecque. ») Here, we point out just five important traces in differance - Rousseau, Hegel, Nietzsche, Heidegger and Levinas -; Certainly, there are many more. The third reading is silence. This research indicates a silent loss in the differance between "e" and "a". Differance is a political project, a textual politic against the sovereignty of speech so that speech realizes its weakness and its absence. That which interests us in this politic is that there is a political silence is expressed in differance. Through his differance,[...]
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA080049 |
Date | 06 February 2017 |
Creators | Micheal Antony, Selvan Charles Alexius |
Contributors | Paris 8, Ogilvie, Bertrand |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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