Les travailleurs impliqués dans la gestion des matières résiduelles domestiques sont
continuellement exposés à des bioaérosols pouvant entrainer des problèmes de santé de nature
infectieux, allergène et cancérigène. Le but de cette étude était d’évaluer l’exposition aux
bioaérosols des éboueurs et des chauffeurs de camion durant la collecte des déchets et des matières
résiduelles à Montréal par une analyse multimétrique et multimédia.
Les conditions de travail ont été évalués dans six camions (2 recyclages, 2 organiques et 2
domestiques). Pour chaque camion, des mesures ambiantes (cabine du chauffeur) et des mesures
dans la zone respiratoire d’un collecteur et d’un chauffeur ont été réalisées. Des prélèvements sur
la surface des sièges des chauffeurs ont aussi été effectués et les filtres à air de l’habitacle des
camions ont été évalués. Les échantillons ont été analysés au laboratoire microbiologique de
l’IRSST selon la méthode par culture microbienne et la méthode moléculaire Droplet Digital PCR.
Les résultats indiquent que les collecteurs sont généralement les plus exposés aux bioaérosols. Les
collecteurs des déchets domestiques étaient notamment les plus exposés avec des concentrations
moyennes pour les bactéries (27 000 UFC/m3), les endotoxines (100 UE/m3) et les moisissures
(5 900 UFC/m3) excédant les recommandations sanitaires. Néanmoins, les collecteurs du compost
étaient les plus exposés aux moisissures (6 800 UFC/m3). E.coli et A.fumigatus ont été détectés
dans tous nos échantillons avec des expositions plus importantes pour les travailleurs du
domestique. De plus, les sièges des chauffeurs des camions domestiques avaient les niveaux de
contamination les plus élevés. La concentration moyenne de A.fumigatus (2 500 UG/m3) dans l’air
de ces camions était supérieure à celle des camions de recyclage et de compost. Les résultats des
filtres n’ont pas permis de tirer de conclusions quant à l’exposition des chauffeurs aux bioaérosols.
Les résultats de cette recherche ont permis de mettre en évidence que l’exposition des travailleurs
lors de la collecte des déchets pourrait être influencée par le type de déchets, le poste de travail
ainsi que les tâches exécutées. Cette étude confirme le potentiel élevé d’exposition aux bioaérosols
des travailleurs attitrés au transport des matières résiduelles et des déchets. Elle valide aussi le
besoin de réduire les expositions professionnelles par diverses stratégies, y compris les procédures
de nettoyage de la cabine et l’utilisation d’équipement de protection respiratoire lors de tâches
génératrices de bioaérosols (nettoyage des camions au jet, déchargement des camions). / Workers involved in the management of household residual materials are continuously exposed to
bioaerosols which can cause them health problems of an infectious, allergenic and carcinogenic
nature. The purpose of this study was to assess the exposure to bioaerosols of collectors and trucks
drivers during the collection of domestic waste and residual materials in Montreal by a multimeric
and multimedia analysis.
A sampling campaign was conducted on six drivers and six collectors. A total of 6 trucks that
collect recyclable (2), organic (2) and compost (2) waste were evaluated. Samples were also taken
from the surface of the drivers' seats, and the cabin air filters were recovered. Samples were
analyzed at the microbiology laboratory of the IRSST using the microbial culture method and the
molecular method of Droplet Digital PCR (ddPCR).
The results indicate that collectors are generally the most exposed to bioaerosols. Domestic waste
collectors were in particular the most exposed with average concentrations for bacteria (27,000
CFU/m3), endotoxins (100 EU/m3) and fungi (5,900 CFU/m3) exceeding health recommendations.
However, the compost collectors were the most exposed to fungi (6,800 CFU/m3). E. coli and A.
fumigatus were detected in all of our samples, but exposures were greater for workers collecting
domestic waste. In addition, the seats of drivers involved in domestic waste collection had the
highest levels of contamination. The average concentration of A. fumigatus (2,500 UG/m3) in the
air of the cabin of domestic waste trucks was higher than that of recycling and compost trucks.
The results of the filters did not allow us to draw any conclusions on their role in terms of drivers
exposure to bioaerosols.
The results of this research highlighted that workers exposure to bioaerosols could be influenced
by factors such as the type of waste, the workplace and workers’ tasks performed. This study
confirms the high potential for exposure to bioaerosols of workers assigned to the transport of
household residual materials and waste. It also validates the need to reduce workers exposures by
various strategies including, cabin cleaning procedures and the use of respiratory protection
equipment for specific tasks generating bioaerosols (water jet cleaning of trucks, unloading of
trucks).
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/24170 |
Date | 03 1900 |
Creators | Salambanga, Fabiola D. R. |
Contributors | Debia, Maximilien, Marchand, Geneviève |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
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