Qu'est-ce que le merveilleux? D'où provient-il? Comment traverse-t-il les époques et les contrées? Et puis pourquoi les enfants semblent-ils aussi aptes à le percevoir? Guidé par ces questions, ce mémoire retrace le caractère intemporel du merveilleux et une de ses figures prééminentes, le conte pour enfants. En termes formels, adossé à une interprétation documentaire multidisciplinaire qui constitue le corps de l'étude, il offre également une percée cohérente de l'objet sur le monde de l'imaginaire enfantin grâce à une disposition d'oeuvres photographiques de l'auteure. Ces montages viennent moucheter le travail documentaire conceptuel à partir d'un corpus scientifique classique et contemporain offrant en quelque sorte écho et relance créatrice au propos qui emprunte le trajet structuré suivant: si l'inaperçu existe et travaille l'humanité dès ses balbutiements et fournit la matière première au mythe, le conte, qui en est le dérivé, vient quant à lui offrir une voie condensée, d'abord orale, à la capacité de détermination humaine devant l'immaîtrisable. À travers les tentatives de sérier les motifs (Propp) qui seraient des universaux, puis d'établir une forme de grammaire ontologique (Greimas), l'évolution entre oralité et écrit ne peut échapper à un reflet socioanthropologique qui fait du conte un instrument de transmission de la morale bourgeoise, forcément située historiquement et localement (Schnitzer). De la sorte, on a pu assister à l'instrumentalisation des contes, qui, de véhicules communicationnels de l'imaginaire, se sont vus édulcorés dans une visée sociopolitique de reconduction des règles garantissant la position de pouvoir des dominants (Zipes). Néanmoins, le conte n'échapperait pas aux plis et replis de l'inconscient, qui ne saurait pourtant se résumer aux premiers rapports enfants-parents (Freud). Véritable véhicule de l'inconscient collectif (Jung), le conte témoignerait du délicat processus d'individuation (Von Franz). À travers la puissance d'identification et de confrontation à l'altérité qu'il recèle, les réaffirmations du caractère initiatique de sa portée, d'échappée mentale autant que de sécurisation (Held), le conte déploie une série de motifs dont seulement quelques-uns sont ici examinés: les objets magiques, les métamorphoses, les bêtes parlantes, l'apesanteur, les changements de taille, et l'invisibilité. En outre, le conte met en relief un fil qui tient à l'apprentissage non seulement du franchissement des obstacles, du discernement des limites, mais tout autant à la générosité du héros. Structurée sur ces fonctions essentielles mises en valeur par maints exemples, cette étude débouche sur un constat venant renouveler les liens entre réel et imaginaire, en termes macroscopiques, à savoir le noyau du merveilleux qui, via les versions contemporaines du conte, se met au service de l'éthique et de l'écologie, bref, d'un pari civilisationnel inusité. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Merveilleux, Conte, Fantastique, Imaginaire, Enfance, Identité, Morphologie.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2604 |
Date | January 2009 |
Creators | Rondeau, Catherine |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/2604/ |
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