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Le modernisme tardif en cinéma : hypercadrage, enfermement, dialectique négative / Late Modernism in Film. Hyperframing, Imprisonment, and Negative Dialectics

Fatiguée et vieillie, la modernité est pourtant toujours vivante : au moment de devenir tradition, le modernisme tardif se charge de l’enfermement de son esthétique. Sans rompre avec la modernité, comme le prétend le discours postmoderne, celui-ci assume jusqu’au bout les apories d’une modernité désormais tardive, et il tâche de les réfléchir. La posture du modernisme tardif par rapport à la modernité sera métacritique, se rapprochant des interrogations philosophiques de son temps (Marcuse, Adorno, Derrida, Foucault). Le modernisme tardif en cinéma aurait dès lors une place tout à fait singulière, mais pas du tout solitaire, dans l’ensemble des questions esthétiques que son temps lui pose. Dans les années soixante et soixante-dix, le modernisme déjà tardif du cinéma propose un ensemble de figures de l’enfermement qui réfléchissent le dispositif cinématographique : le cadrage autoréflexif, ou hypercadrage, sera son principe de mise en forme. Au niveau du montage, les rapports internes à l’image, entre les images, et entre sons et images se fonderaient tous sur une pratique disséminée comprise selon la dialectique négative d’Adorno, c’est-à-dire sans synthèse et vouée à faire apparaître un principe de « non-identité ». En ce sens, le cinéma moderniste tardif propose des allégories négatives d’une modernité qui n’en finit pas de finir. / On its last legs, showing its age, modernity is nevertheless still alive. Now that it has become tradition, late modernism takes on the task of imprisoning its aesthetics. Without breaking with modernity, as postmodern discourse would have it, modernism fully assumes the aporia of what is now late modernity, and attempts to reflect them. The attitude of late modernism in relation to modernity is thus metacritical, in synergy with the philosophical enquiries of its time (Marcuse, Adorno, Derrida, Foucault). Consequently, late modernism in film has an utterly unique place within the aesthetic issues of its time, without however being isolated from them. In the 1960s and 1970s, what was already late modernism in film presented a set of figures of imprisonment, which reflected the filmic apparatus: self-reflective framing, or hyperframing, was the principle behind its form. On the level of montage, the relationships within the image, those between images, and those between sounds and images were all based upon a diffuse praxis to be understood here according to Adorno’s negative dialectics: a praxis without synthesis, one destined to reveal a principle of “non-identity.” In this sense, late modernist film offers negative allegories of a modernity that never stops coming to an end.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2009PA030137
Date24 November 2009
CreatorsMarchiori, Dario
ContributorsParis 3, Aumont, Jacques
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageEnglish
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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