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La didactique du français dans la Hongrie de l'entre-deux-guerres : acteurs, outils, représentations / The Teaching of French in interwar Hungary : actors, tools, representations.

Le traité de paix signé en 1920 à Trianon, réduisant des deux-tiers le territoire et la population de la Hongrie vaincue, engendre une crise diplomatique franco-hongroise. Ce contentieux a-t-il eu un impact sur l’enseignement du français et sur la représentation de la culture française en Hongrie ? La réforme de l’enseignement secondaire de 1924 introduit le français, l’anglais et l’italien à côté de l’allemand obligatoire. On constate alors un essor spectaculaire du français dans les lycées. Cet essor ainsi que la création du premier lycée bilingue français-hongrois montrent l’influence de la culture française et le rôle actif des diplomates français en poste à Budapest malgré les consignes restrictives de Paris. Le Collège Eötvös, créé en 1895 sur le modèle français de l’École Normale Supérieure joue aussi un rôle déterminant dans la formation d’une élite enseignante francophone et francophile. L’approche allemande Kulturkunde, visant l’étude de l’esprit d’un peuple à travers sa littérature, pénètre dans les cercles pédagogiques hongrois. L’accueil est ouvert mais réservé quant aux dérives nationalistes possibles. L’analyse des manuels de français montre que les auteurs inscrivent cette approche dans la tradition francophile de l’élite intellectuelle hongroise en reliant la représentation de l’esprit français aux valeurs humanistes universelles véhiculées par la littérature française. L’absence d’amalgame entre culture et politique, l’attitude distanciée et humaine des enseignants hongrois, dont certains avaient même souffert personnellement de la situation politique entre la France et la Hongrie, montrent que des choix individuels peuvent transcender les contingences politiques et les dérives méthodologiques. / The peace treaty signed at Trianon in 1920 reduced by two-thirds the territory and population of defeated Hungary, thus creating a French-Hungarian diplomatic crisis. Might this strife had an impact on French language teaching and on the way French culture was depicted in textbooks? Actually, in 1924, a secondary education reform provided the possibility to learn English, French and Italian besides compulsory German. The result is a huge rise of French language in secondary schools. This rise and also the creation of the first French bilingual school show how influent French culture was in the country and how French diplomats in Budapest supported the reform in spite of limitative instructions from Foreign Office in Paris. Eötvös College, created in 1895 on the model of French Ecole Normale Supérieure, played also a decisive role in French teachers’ training and in the growth of a French-speaking elite. The german Kulturkunde approach, aimed to study the “mind or esprit of a nation” in teaching literature, penetrates into Hungarian educational circles. Hungarian teachers welcomed this new approach but expressed reserves about possible nationalistic drifts. The analysis of French textbooks shows that the authors applied Kulturkunde by making a strict distinction between politics and culture and by associating it with the humanist and universal values conveyed by French culture, in accordance with the francophile tradition of the Hungarian intellectual elite. The balanced and kind attitude of the Hungarian teachers, some of whom had to suffer personally from the political situation between France and Hungary, shows that individual choices can transcend political contingencies and methodological drifts.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2018USPCF037
Date10 December 2018
CreatorsTamussin, Catherine
ContributorsSorbonne Paris Cité, Szende, Tamás
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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