Cette thèse porte sur le rapport entre les normes sociales, les pratiques pédagogiques et l’esthétique dans la danse Odissi en Inde. Apparue sur la scène post-coloniale dans la période de l’après-indépendance du pays en tant que « danse classique », l’Odissi véhicule, en dépit du caractère hétérogène, voire multiculturel, de ses pratiquants, des revendications identitaires relatives à l’Etat indien d’Orissa, rebaptisé Odisha en 2011. La recherche a été menée à partir de terrains successifs effectués principalement dans la ville de Bhubaneswar, capitale de l’Orissa, et plus particulièrement dans une école de danse émergente.Un examen des narrations historiques concernant les années de fondation de la danse ainsi que des éléments mythiques sur lesquels les protagonistes basent les représentations de celle-ci, permet d’identifier l’organisation sociale de la communauté des pratiquants, qui se manifeste notamment dans la généalogie officielle de l’Odissi. Dans le cadre de l’observation des pratiques de danse dans l’école, il apparaît que cet ordre social est réactivé discursivement par le maître aux moments des entraînements quotidiens des danseurs. Il use ainsi d’assignations identitaires dans le cadre de son activité pédagogique, tissant des liens dialectiques entre certaines valeurs morales, une éthique relationnelle entre pratiquants, et les pratiques. Ce mode d’action renforce certes la structure hiérarchique de l’école. Toutefois, du point de vue des pratiquants, cette instauration d’un sens moral de la situation se rapporte à certaines qualités esthétiques intrinsèques à la danse, qui apparaît alors comme une manière d’être plus qu’une manière de faire. / This thesis addresses the relation between social norms, pedagogical practices and aesthetics in Odissi dance in India. Despite the heterogeneous and even multicultural nature of its practitioners, Odissi, which appeared as a “classical dance” on the post-colonial stage during the country’s post-Independence era, is a vehicle for identity claims relative to the Indian State Orissa, renamed Odisha in 2011. The research was undertaken during successive fieldwork periods mainly in the state capital of Bhubaneswar, and more specifically in an emerging dance school.The social organisation of the community of practitioners, which manifests itself in the official genealogy of Odissi, is identified through an examination of historical narratives on the foundation years of the dance, and of mythical elements on which protagonists base their representations. From observation of dance practices in the school, it becomes clear that this social order is reactivated discursively by the master during daily training sessions. He literally uses identity ascriptions in his pedagogical activity, creating links between certain moral values, a relational ethics between practitioners, and dance practice. This mode of action certainly reinforces the hierarchical structure of the school. However, from the point of view of the practitioners, the institution of a moral sense of the situation is related to certain aesthetic qualities of the dance, which then appears as a mode of being rather than a mode of doing.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013CLF20063 |
Date | 16 December 2013 |
Creators | Curda, Barbara |
Contributors | Clermont-Ferrand 2, Wierre-Gore, Georgiana |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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