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Le rôle de la facture apparente en peinture : Berthe Morisot, Vincent Van Gogh et Francis Bacon, au prisme des sciences cognitives

Y a-t-il un rapport entre l'effet provoqué par une image et sa texture? L'illusionnisme pictural issu de la Renaissance, fondé sur la perspective linéaire, avait cherché à effacer toute trace de la facture en peinture. La présence du corps de l'artiste dans cette facture devenue apparente n'apporte-t-elle pas une émotion plus immédiate? Cette thèse montre que les découvertes des sciences cognitives sur la perception ont été pressenties par des peintres des XIX et XXe siècles, en particulier B. Morisot, V. Van Gogh, et F. Bacon qui ont bouleversé les habitudes du regard. Ces artistes se sont rendus compte qu'une image parcellaire, gardant sa facture visible, ne nuisait pas à la réception de celle-ci, au contraire. Van Gogh et Bacon ont fait remarquer qu'une telle manière de représenter, favorisant les "imperfections", laissant la matière apparente, produisait sur le spectateur un effet plus immédiat et plus fort qu'une autre à l'aspect fini, maîtrisé rationnellement du début à la fin. Sera analysée la démarche de ces peintres qui vont vers une prise de conscience fort intéressante au regard des sciences cognitives. Une étude anatomique et psycho-physiologique de la vision montre d'étonnantes passerelles avec les intuitions de ces peintres. La trace du geste donne des informations motrices que le cerveau peut capter. Le flou, l'inachevé appellent notre perception à combler les vides, car le cerveau ne cesse de scénariser, à l'origine pour sa sauvegarde, à partir de ce qui n'est que probable, incertain. Les surfaces où la texture est très apparente nous font pénétrer au cœur du processus de fabrication de l'œuvre, et aux conditions de possibilité de la créativité / Is there a connection between the effect produced by an image and its texture? The pictorial illusionism of the Renaissance, based on linear perspective, attempted to erase all traces of the facture in paintings. But it seems that the presence of the artist’s body in the facture of the work provokes a more immediate emotion drawn from the origins of perception. This thesis will show that discoveries in cognitive sciences on perception were anticipated by painters of the XIX and XXth centuries, especially B. Morisot, V. Van Gogh, and F. Bacon, who contributed to change the habits of seeing. Those artists found out that an incomplete image, which keeps the trace of its facture, doesn’t hinder its understanding, but does quite the contrary. Van Gogh and Bacon noticed that such a way to represent things, leaving imperfections and visible matter, produces on the spectator a more immediate and stronger effect than an image rationally mastered from the beginning to the end. The approach of each of those artists will be analysed ; they had very interesting intuitions regarding recent discoveries in cognitive sciences. Recent results from anatomical and psycho-physiological studies on the mechanisms of vision show astonishing links with the intuitions of the artists. The trace of the gesture gives motor information that the brain can grasp. Our perception completes the gaps of unfinished visual information, because our brain, originally develop for our survival, is used to build scenarios from what is only probable, uncertain. Surfaces where the texture is visible allow us to get inside the process of materially manufacturing the work, and to the conditional options of creativity

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2016AMIE0036
Date16 June 2016
CreatorsHaziot, Judith
ContributorsAmiens, Vinciguerra, Lorenzo
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text, StillImage

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