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Les représentations des Premiers Peuples et le colonialisme d’occupation dans les manuels scolaires d’histoire (1920-1960)

Mon mémoire porte sur les représentations des Premiers Peuples dans les manuels scolaires d’histoire francophones, produits et utilisés au Québec entre 1920 et 1960, avec une attention particulière portée à ceux destinés aux jeunes du primaire. Cette recherche est au croisement des études sur le colonialisme québécois, de l’histoire de l’enfance et de l’étude des représentations. Plusieurs théories émanant des études visuelles, de l’altérité et des performances studies sont aussi mobilisées dans mon étude des manuels scolaires d’histoire.
En se positionnant à l’intersection de cette mosaïque d’historiographies et d’approches conceptuelles, mon mémoire répond aux questions suivantes : comment sont représentés les Premiers Peuples au Canada dans les manuels d’histoires francophones produits entre les années 1920 et 1960 et dans quelle mesure ces représentations sont en rupture avec la période précédente ? Comment sont mobilisées ces représentations dans l’imaginaire colonial québécois ? De quelle manière est reçue, appropriée et performée l’image coloniale de l’« Indien imaginaire » par les enfants ? Mon étude vient compléter une historiographie qui couvrira, dès lors, toute l’histoire des représentations des Premiers Peuples dans les manuels scolaires d’histoire depuis les débuts de l’instruction publique au Québec.
Le premier chapitre explore trois champs historiographiques sur lesquels mon mémoire s’appuie : l’histoire des enfants, le colonialisme d’occupation et les représentations des Premiers Peuples dans la culture populaire nord-américaine. Les chapitres deux et trois sont consacrés, dans l’ordre, à l’analyse des manuels scolaires d’histoire produit entre 1920 et 1950 et ceux entre 1950 et 1960. Je démontre que la figure de l’Indien est mobilisée par les auteurs des manuels des années 1920-1950 pour justifier la dépossession et les violences coloniales du passé, notamment par l’utilisation d’arguments politiques, moraux et généalogiques. Dans la série de manuels des années 1950, nettement plus nationaliste, les auteurs reprennent ces mêmes idées en appuyant toutefois plus fortement sur l’idée de la « mission civilisatrice » au point de nettoyer le récit historique québécois de sa violence originelle. De plus, j’établis que ces manuels montrent la prolongation du colonialisme dans le présent. Les Premiers Peuples ne disparaissent plus du récit après la Conquête, contrairement à ce qui était le cas dans les manuels d’histoire avant 1950, mais ils sont toujours sujets à un discours colonial qui les dénigre, les invisibilise et tente de justifier la dépossession de leurs terres. / My master’s thesis examines the representations of First Peoples in French-language history textbooks produced and used in Quebec between 1920 and 1960, with a particular focus on those intended for elementary school children. This research is at the crossroads of studies on Quebec colonialism, childhood history and the study of representations. Several theories emanating from visual studies, othering and performance studies are also mobilized in my study of history textbooks.
By positioning itself at the intersection of this mosaic of historiographies and conceptual approaches, my master’s thesis answers the following questions: how are the First Peoples in Canada represented in French-language history textbooks produced between the 1920s and the 1960s and to what extent are these representations at odds with the previous period? How are these representations mobilized in the Quebec colonial imagination? How is the colonial image of the ‘imaginary Indian’ received, appropriated and performed by children? My study contributes to a historiography exploring history of representations of the First Peoples in history textbooks since the beginning of public education in Quebec.
The first chapter explores three historiographical fields on which my dissertation draws: children's history, settler colonialism, and representations of First Peoples in North American popular culture. Chapters two and three are devoted, in order, to the analysis of history textbooks produced between 1920 and 1950 and those between 1950 and 1960. I show that the figure of the Indian is mobilized by the authors of the first period’s textbooks to justify the dispossession and colonial violence of the past, notably through the use of political, moral and genealogical arguments. In the latter period’s, more nationalistic series of textbooks, the authors reiterate these same ideas, but with a stronger emphasis on the idea of the ‘civilizing mission’ to the point of cleansing the Quebec historical narrative of its original violence. Furthermore, I argue that these textbooks show the continuation of colonialism in the present. First Peoples no longer disappear from the narrative after the Conquest, as was the case in history textbooks before 1950, but they are still subject to a colonial discourse that denigrates and invisibilizes them, while attempting to justify the dispossession of their lands.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/27465
Date04 1900
CreatorsGaudreault, Benoit
ContributorsLarochelle, Catherine
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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