Les programmes de construction de l'Etat soutenus par la communauté internationale depuis la fin des années 1990 dans des contextes d'après-guerre sont souvent considéré ineffectifs. En analysant l'entreprise de state-building au Sud Soudan dans une perspective historique, cette thèse montre comment ces programmes, supposés apolitiques et techniques, s'entrelacent avec le processus de plus longue durée de formation de l'État, avec son caractère cumulatif et négocié. Cette négociation a lieu dans une arène crée par les programmes internationaux dans leurs rencontres avec les acteurs locaux. On se concentre sur trois secteurs d'interventions qui donnent aux 'communautés locales' un rôle très important en tant que sujets avec des droits collectif: la création d'un système de gouvernement décentralisé, la livraison de services publics et la réforme du système foncier. L'administration des droits collectifs à la terre, aux services et à l 'autogouvernement par les autorités traditionnelles comporte un chevauchement entre la sphère coutumière et celle bureaucratique de l'État, ce qui encourage l'ethnicization de la politique Sud Soudanaise. Le développement de politiques et de cadres légaux de ces trois secteurs établit des 'règles du jeu' qui les acteurs aperçoivent devoir respecter dans leurs interactions quotidiennes avec l'État pour accéder à ses ressources. Deux dynamiques émergent par ces interactions : une fragmentation ethnique horizontale, et des liens verticaux de patronage. Les discours sur l'efficience et l'efficace de l'administration définissent donc un sujet communautaire qui produit une repolitisation ethnique du processus de state-building à travers l'appropriation de ces discours pour la part de la population locale des autorités traditionnelles. / State-building programs supported by the international donor community since the end of the 1990s in post-conflict contexts have often been considered ineffective. Analyzing the state-building enterprise in South Sudan in a historical perspective, this thesis shows how these programs, portrayed as technical and apolitical, intertwine with the longer term process of state formation with its cumulative and negotiated character. This negotiation occurs in an arena created by the encounter between international programs and local actors. The thesis will focus on three sectors in which the “local communities” have been given an important role as rightbearing subjects: the local government reform, the delivery of basic services and the land reform. As collective rights to land, services and self-rule are managed by traditional authorities, the customary sphere overlaps with the bureaucratic sphere of the modern state, encouraging the ethnicization of South Sudanese politics. The formulation of laws and policies in these three sectors provides the “rules of the games” influencing local actors' interaction with the state, as they understand them to be necessary to gain access to state resources. Two kinds of dynamics emerge from these interactions: horizontal ethnic fragmentation and vertical patronage relationships. Discourses on administrative effectiveness and efficiency create a communal subject which contributes to re-politicize (and ethnicize) the statebuilding process through the appropriation of these discourses by local population and their traditional authorities.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PA01D083 |
Date | 30 May 2016 |
Creators | De Simone, Sara |
Contributors | Paris 1, Siméant, Johanna, Ercolessi, Maria Cristina |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0019 seconds