L’histoire de la diffusion du français en Chine se trouve à la croisée de plusieurs axes de recherche féconds. Nous pouvons retenir, pour ne citer que les plus importants d’entre eux, l’histoire de l’ouverture chinoise, l’action culturelle française à l’étranger et l’histoire des relations culturelles. Celles-ci connaissent, depuis quelques temps, une réelle montée en puissance au sein des études internationales. La francophonie chinoise représente ainsi un regard, susceptible d’enrichir d’autres branches de la discipline, qui sont centrées traditionnellement sur les aspects politique et économique, et sur des pays en position de force. La diffusion du français en Chine est le fruit d’interactions des initiatives chinoises et françaises. Certes, les premiers cours de français ont été créés par les missionnaires au milieu du 19ème siècle. Mais les initiatives chinoises se sont multipliées et n’ont pas tardé à prendre de l’importance. En fait, le français a été lié au rêve du redressement national des Chinois dans les domaines militaire, économique, politique et culturel. Force est de constater que l’accès du français à l’enseignement supérieur s’est réalisé au début du 20ème siècle, grâce à des initiatives chinoises. En effet, Tongwen guan (École des Langues étrangères de la Capitale) a fusionné en 1902 avec Jingshi Daxuetang (Université de la Capitale qui deviendra Université de Beijing en 1912). L’action culturelle française a su se renouveler, grâce à un terrain chinois plutôt favorable. S’étendant sur cent ans sans discontinuité durant la période 1849-1949, elle couvrait des initiatives religieuses et laïques, limitées dans la quasi-totalité des cas au niveau primaire ou secondaire. Après une interruption de quelques décennies due notamment à la Guerre froide et à la Révolution culturelle, son retour sur le contient chinois a été rendu possible par l’ouverture de la Chine. En se basant désormais sur la réciprocité et en misant sur l’attrait de la France pour les étudiants chinois, les pouvoirs publics français intensifient les liens avec la Chine. Par ailleurs, ils s’appuient fortement sur l’Alliance Française qui, d’initiative de société civile, réalise une expansion rapide grâce à son ancrage local et à la diversification des destinations d’études des étudiants chinois. / The history of the spread of French in China finds itself at the intersection of multiple productive areas of research. To cite only the most important of them, consider the history of the opening-up of China, the overseas cultural action of France and the history of cultural relations. For some time now, these areas of research have been witnessing a true growth of strength within the field of international studies. As such, the francophony in China represents an area of inquiry which could contribute to enriching other branches of International Studies, which has traditionally been focused on the political and economic dimensions and on the nations in a position of power. The spread of French in China is the fruit of interaction between Chinese and French initiatives. Granted, the first French programs were created by French missionaries in the middle of the 19th century. Nevertheless, initiatives on the part of Chinese multiplied and soon made their importance felt. The French language had actually been bound up with the dream of Chinese of achieving national revival across the fields of military, economy, politics and culture. Indeed, highly noteworthy is the fact that thanks to the efforts of Chinese, higher education programs taught in French were made available as early as the beginning of the 20th century – the institution in question was Tongwen guan [Governmental School of Foreign Languages], which in its turn was merged into Jingshi Daxuetang [Imperial Capital University, predecessor of Peking University] in Beijing in 1902. Benefitting from a generally favorable environment in China, French cultural action kept renewing itself. Spanning 100 years without interruption over the period 1849-1949, it offered both religious and non-religious programs, restricted, however, almost entirely to primary and secondary education. After 1949 however, largely because of cold war and the Cultural Revolution gripping China in 1966-1975, such French initiatives were absent for several decades and did not make their come-back until the opening-up policy of China at the end of the 1970s. Henceforth, on the basis of reciprocity and leveraging the attractive force of France to Chinese college students, the French authorities have been deepening ties with China. At the same time, they rely heavily on l’Alliance Française, which has been expanding rapidly in China thanks to both its ability of adapting to local circumstances and the diversification of the overseas study destinations of Chinese college students.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2010PA030083 |
Date | 07 September 2010 |
Creators | Dai, Dongmei |
Contributors | Paris 3, Université des langues étrangères (Pékin), Delaunay, Jean-Marc, Xue, Jiancheng |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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