Fondement de leur identité marginale, les jeunes itinérants développent fréquemment une relation forte avec l’espace de la rue en tant que lieu de socialisation et de survie. Si de nombreuses recherches s’intéressent à cette appropriation alternative de la géographie urbaine, le cadre unique d’Ottawa-Gatineau pose une question innovante : qu’advient-il lorsque l’espace investi par les jeunes de la rue est divisé par la présence d’une frontière provinciale riche de significations sociales et culturelles? La rivière des Outaouais sépare effectivement les centres-villes d’Ottawa et de Gatineau (lieux de concentration de l’itinérance dans la région) créant ainsi une géographie inégalitaire. Bien qu’elle n’implique pas de restrictions formelles de déplacements, cette limite reste tout à fait significative, car elle sépare deux systèmes de services sociaux, deux économies, mais aussi des populations aux identités, aux langues et aux normes sociales très différentes. Quotidiennement confrontés à la présence de cette frontière entre le Québec et l’Ontario, les jeunes de la rue adaptent leurs vies en fonction des opportunités, des limitations et des paradoxes qu’elle créée. À travers une série d’entrevues avec des jeunes des deux côtés de la rivière, cette recherche a pour objectif d’analyser l’impact de la frontière sur la vie quotidienne de cette population vulnérable. Une attention particulière sera accordée à la perspective des participants dont la vie est directement affectée par la frontière afin de comparer les différentes tactiques d’adaptation à cette géographie unique.
Identifer | oai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/35189 |
Date | January 2016 |
Creators | Gaudet, Maxime |
Contributors | Ray, Brian |
Publisher | Université d'Ottawa / University of Ottawa |
Source Sets | Université d’Ottawa |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thesis |
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