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Développement, mise en oeuvre et caractérisation d'un processus de surveillance continue par Internet de facteurs psychosociaux en vue de son utilisation éventuelle dans la prévention des crises organisationnelles

Les objectifs gue poursuit la recherche présentée dans ce document sont premièrement de développer, mettre en oeuvre et caractériser un processus de surveillance continue par internet des facteurs psychosociaux qui influencent la santé et la qualité de vie des travailleurs et deuxièmement, d'étudier comment ce processus pourrait être utilisé pour détecter précocement les crises organisationnelles qui menacent une ou plusieurs équipes d'une organisation.
Le processus de surveillance continue des facteurs psychosociaux s'appuie sur une collecte hebdomadaire de mesures brèves. La première partie de ce travail s'est attachée à évaluer la validité et la fidélité statistiques que peut présenter cette approche. Pour ce faire, 173 participants ont répondu à l'Inventaire Systémique de Qualité de Vie au Travail (ISQVT©) au début et à la fin d'un protocole de recherche qui s'étend sur 17 semaines. Par ailleurs, ils ont brièvement évalué (environ 2 minutes) chaque semaine chacune des 8 souséchelles
de l'ISQVT. Au terme des analyses, il apparaît que les mesures brèves sont fortement corrélées avec l'ISQVT et présentent un Rhô de Spearman de 0,645 (N=112 ; p<O.OI) à la semaine 1 et de 0,618 (N=67 ; p<O.OI) à la semaine 17. Par ailleurs, il apparaît que le rythme de collecte des données peut raisonnablement être ramené à une seule mesure par mois puisque la corrélation (r de Pearson) la plus basse entre les scores issus d'une seule mesure mensuelle et les scores issus de la moyenne de quatre mesures mensuelles est de
0.948 (N=60 ; p<O.OI). Enfin, l'utilisation des mesures brèves collectées lors des semaines 1, 5, 9 et 13 dans une équation de régression permet d'obtenir un score global de corrélation avec les scores de l'ISQVT© à la semaine 17 de 0.81 (N=17; p=0.035) pour un r carré ajusté de 0.558. Ces résultats suggèrent qu'il est possible d'utiliser des mesures brèves mensuelles peu coûteuses et faciles à collecter, pour sonder de manière continue l'évolution de la qualité de vie au travail des employés d'une organisation.
Fort de ces résultats encourageants, la recherche s'est donc attachée à réaliser le second objectif, à savoir étudier comment ce processus pourrait être utilisé pour détecter précocement les crises organisationnelles qui menacent une ou plusieurs équipes d'une organisation. Concrètement, il s'agit de vérifier si l'évaluation par des mesures brèves mensuelles des 8 sous-échelles de l'ISQVT© peut être utilisée pour détecter des unités organisationnelles diagnostiquées au moyen de l'ISQVT© et d'autres questionnaires comme potentiellement en crise organisationnelle ou à risque de présenter un état de crise dans un futur rapproché. Ainsi 173 individus appartenant à 7 organisations et 15 équipes ont participé à la recherche dont le protocole dure 17 semaines. Les résultats obtenus démontrent que l'utilisation des mesures brèves des semaines 1,5,9,13 et 17 permettent de prédire 100% des équipes diagnostiquées au moyen de 1'ISQVT© de la semaine 17 comme en crise ou à risque de le devenir. Le taux de détection global de la régression logistique calculée est de 83,3% O'J=12 équipes; Chi2=7.63 ; p=0.006) et tient compte des 2 faux positifs que les mesures brèves détectent à tort. La prévention primaire des crises organisationnelles et plus généralement des risques psychosociaux qui menacent la santé et la qualité de vie des travailleurs, reste embryonnaire et peu efficace. Parmi les nombreuses raisons évoquées par les intervenants et les employeurs pour expliquer ce relatif échec préventif, il y a non seulement les coûts élevés que représente une passation exhaustive périodique d'un questionnaire validé et calibré mais également le fait que la pérennité de cette mesure n'est pas assurée au-delà de quelques semaines. En effet, les phénomènes organisationnels que nous cherchons à prévenir (crises, conflits, épuisement professionnel, absentéisme, etc.) sont des phénomènes lents, longitudinaux (qui se déroulent dans le temps), dont les signes précurseurs sont discrets (<< weak ») et qui ne peuvent que difficilement être appréhendés par une mesure unique transversale à un instant donné. Il faudrait donc disposer d'outils moins coûteux et plus rudimentaires afin de pouvoir réaliser une surveillance continue susceptible d'identifier précocement les équipes en difficulté probable et ainsi investir de manière sélective sur celles-ci.
C'est exactement ce que cherchent à faire les mesures brèves. En effet, non seulement les mesures brèves peuvent aider à identifier les équipes en difficulté probable, mais de plus elles permettent de pérenniser la mesure initiale au-delà des quelques semaines habituelles. Il ne s'agit donc pas d'un simple «gadget» mais bel et bien d'une étape indispensable à la mise en place de démarches de prévention primaire des risques psychosociaux organisationnels financièrement acceptables par les employeurs. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Crise organisationnelle, Qualité de vie au travail, Facteurs psychosociaux, Mesures brèves, ISQVT, Internet.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.3130
Date January 2010
CreatorsVoirol, Christian Gérard
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeThèse acceptée, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/3130/

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