Cette thèse propose une exploration de la poésie de Gherasim Luca et de l’écriture scénique de Dimitris Dimitriadis à partir des interrogations philosophiques et esthétiques que suscite la notion de performatif. Cette notion qui circule entre la philosophie du langage et de l’art est décisive pour comprendre la profonde complicité entre l’écriture des deux auteurs, le corps et l’acte de lecture. Dans cette exploration, la danse contemporaine est une référence centrale : elle est en effet intrinsèquement performative en ce que ses fabriques sont de l’ordre d’une monstration et en ce que ses temporalités vacillent entre l’actuel de l’improvisation et le répétable de la composition. La monstration est aussi ce par quoi le langage est performatif : les mots donnent des définitions aux choses, or, ce faisant, ils inscrivent celles-ci dans un devenir ; ainsi, le langage est une scène où recommence infiniment le spectacle de l’existence. Mais le performatif du langage se détermine encore par la vacillation entre l’actuel et le répétable : le sens est pris dans un mouvement de sapement du présent par un passé impossible à délimiter, si bien que toute communication a lieu sur le fond de quelque chose qui lui échappe ; plus que de cerner un objet, sa fonction est de le décliner à l’infini. La danse contemporaine est une île dans ce vaste espace de pensée qu’ouvre le performatif et fournit des outils précieux afin de naviguer dans les œuvres littéraires hybrides de Luca et de Dimitriadis. La danse répond ainsi à ces écritures qui déploient la plasticité du langage. Elle répond aussi à leur tendance à rendre poreux le passé de l’écriture et le présent de la lecture, ainsi que les frontières entre la poésie et le théâtre. / This thesis proposes a path throughout the poetry of Gherasim Luca and the dramatic writing of Dimitris Dimitriadis based on the philosophical and the aesthetic questions of performativity. This notion circulating between the philosophy of language and of art is decisive so as to understand the great relation of both authors’ writing to the body and the act of reading. Contemporary dance is a basic reference into this path : it is, indeed, profoundly performative as it’s creations are similar to demonstration and it’s temporality vacillates between the moment of improvising and the composition’s repetition. Demonstration is, equally, a performative aspect of language : words define things, and thus, they inscribe them in an motion. Therefore, language is the scene where the performance of being restarts endlessly. Furthermore, performativity of language is determined by the vacillation between the present and repetition itself : meaning is grasped by a mouvement of undermining of the present by a past improbable to limitate and all communication takes place in the background of something that espaces from it. Instead of clarifying an object, language’s fuction is to broaden it infinitely. Contemporary danse is an island in this vast space of thought on performativity and offers precious tools so as to navigate in the hybrid literary work of Luca and Dimitriadis. Danse indeed converses with these texts, which unfold the plasticity of language. It finally gives answers in regard to the texts’ tendancy to render the past of writing and the present of reading, as well as the boundaries between poetry and theater, permeable.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA030065 |
Date | 19 June 2013 |
Creators | Karampagia, Valentina |
Contributors | Paris 3, Bessière, Jean |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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