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Le geste et la révolution : Pratiques sociales et modernité politique des ouvriers de l’arsenal de Toulon (vers 1760 - vers 1815) / Movement and revolution : Social practices and political modernity of workers in the arsenal of Toulon (1760 - 1815)

Ce travail porte sur les pratiques sociales et la politisation des ouvriers de l'arsenal de Toulon à la fin de l'époque moderne et durant la Révolution française, pour comprendre, par « en bas », comment naît un collectif nouveau : la classe sociale. Cette étude s'appuie sur des archives peu ou pas utilisées en histoire navale. Les sources médicales, judiciaires et notariées, sans négliger les correspondances officielles et les registres matriculaires ou cadastraux, permettent de découvrir toutes les dimensions, individuelles et collectives, des comportements quotidiens des travailleurs toulonnais. À partir des années 1760, les nouveaux rapports d'autorité dus à l'apparition du contremaître et de l'ingénieur, et la mise en oeuvre du libéralisme économique obligent les ouvriers à reformuler les contours de leur identité laborieuse basée sur les routines des chantiers et les expériences en mer. En revanche, la forte proportion de Méridionaux, la puissante reproduction sociale et la ségrégation socio-spatiale à l'intérieur de la ville perpétuent la dimension communautaire des ouvriers de l'arsenal. C'est dans le champ politique, au cours de la Révolution, que leurs pratiques et leurs représentations sont le plus profondément bouleversées. Ils participent alors à l'organisation du port, s'approprient les sections urbaines pour tenir leurs assemblées et accentuent une implication citoyenne par des modes de participation spécifiques qui transforment leur recherche d'économie morale en économie populaire politique. Notre thèse montre donc que la Révolution française a permis la constitution d'un collectif prolétaire et son insertion dans le monde contemporain des luttes sociales. / This work focuses on social practices and politicization of workers in the arsenal of Toulon at the end of the modern era and during the French Revolution in order to understand, from below, how comes a new group: the class. This study is based on few or no archives used in naval history. By analysing medical sources, judicial and notarized without neglecting official correspondence and matriculaires or land registers, we can discover all aspects of the daily behavior of workers in the dockyard of Toulon. From the 1760s, workers must reformulate the contours of their identity based on their laborious routines on docks and their experiences at sea because of the appearance of the foreman and engineer which enforces new authority reports, and of the implementation of economic liberalism. In contrast, the proportion of Southerners, the powerful social reproduction and socio-spatial segregation within the city perpetuate the community dimension of the workers of the arsenal. In fact, their practices and representations are most profoundly affected in the political field, during the Revolution. They participate in the organization of the port, the urban sections are used to hold their meetings and their citizen involvement is amplified by specific modes of participation that are transforming their search for moral economy in popular political economy. Therefore thesis shows that the French Revolution led to the establishment of a proletarian class and its inclusion in the contemporary world of social struggles.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2014AIXM3053
Date07 November 2014
CreatorsSaint-Roman, Julien
ContributorsAix-Marseille, Peyrard, Christine
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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