Entre les décennies 1960 et 1980 émergent les courants de l’« art de la performance », du « happening », du « body art », de l’« art corporel » ou encore de l’« art de l’action », qui désignent les démarches des nombreux plasticiens qui font directement intervenir le corps, souvent leur propre corps, dans leurs travaux. À travers les productions des acteurs qui soutiennent ces courants le corps est fabriqué comme un sujet légitime d’attention et de valeur. La thèse décrit l’émergence de ces courants artistiques pendant la décennie 1970 en soutenant qu’ils peuvent et doivent être interrogés comme des phénomènes sociaux. En effet, jamais auparavant autant d’acteurs des mondes de l’art visuel n’avaient décidé simultanément de se tourner vers le corps lui-même, et de le mettre à l’œuvre, à l’ouvrage, à l’épreuve. Interroger leurs productions du point de vue du corps peut permettre de dérouler de comprendre en profondeur la présence incisive et percutante du phénomène. Ces courants viennent poser des questions cruciales à l’anatomie du travail créateur : rapports sociaux de sexe, interactions avec les spectateurs, engagements politiques, marchandisation. L’étude, sociohistorique, focalise autour de trois scènes (France, côtes est et ouest des États-Unis) à partir d’un corpus d’archives documentaires (entretiens, critiques, essais, manifestes, notations, photographies). La thèse comprend un volet d’enquête qui mesure la reconnaissance de ces pratiques, un second volet d’histoire institutionnelle et intellectuelle qui décrit les savoir-faire et les modalités d’énonciation liés aux actions et aux événements et enfin, une topographie qui résume les modèles du corps produits par les gestes les raisonnements des artistes et de leurs commentateurs. / « Performance art », « body art » and « happenings » appeared on the art scene between the 1960s and the 1980s. The human body was at the heart of these artistic movements, to the extent that many artists embodied their own works. Within such creative processes and productions, the body undeniably became a legitimate subject of attention and value. This dissertation describes the initial stages of the art movements aforementioned, and argues that they must be analyzed as sociological phenomenons. Never before had such a larger of artists within the same time period decided to focus on the entity of the body itself, to use and misuse it so intensely. Observing their approaches through the lens of the body allows us to voice critical questions about the anatomy of a creative work - gender relations, interactions with the viewers, political commitments, and marketing. This sociohistorical research studies three landmark art scenes of the time (France, the east coast, and the west coast of the USA), by delving into a documentary material of archives (interviews, reviews, essays, manifestos, notations and photographs). The thesis begins with a sociological inquiry which measures the visibility of these artistic movements ; it is followed by a history of the institutional and critical apparatus which described the atistic skills and statements at work within body actions and happenings ; lastly, the dissertation presents a topography of the workings of the body, drawn from the artists’ performances and theoretical stances, as well as art critics’ viewpoints and analyses.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA030168 |
Date | 12 December 2014 |
Creators | Barbut, Clélia |
Contributors | Paris 3, Université Laval (Québec, Canada), Péquignot, Bruno, Coulombe, Maxime |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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