Le sujet interroge les procédés de structuration et de configuration d’une cour impériale, qu’ils soient spontanés ou à l’initiative de l’empereur. Comme le rappelle le sociologue allemand Norbert Elias, dont les travaux encadrent largement cette étude, la cour ne doit pas son existence à la volonté d’un seul individu. Le cadre chronologique de cette étude est celui d’un long IVe siècle, prétexte à l’observation d’une évolution de la structure aulique et de l’image de la dignité impériale sur le long terme. L’Occident offre un objet d’étude privilégié, par sa diversité et ses pratiques du pouvoir héritières d’une ancienne centralité axée sur la ville de Rome. Notre hypothèse de recherche vise à pondérer le « paradigme du prince décideur » et à faire de l’empereur du IVe siècle un acteur de la cour et non plus seulement le point nodal d’une structure aulique qui tend à s’autonomiser. Il s’agit de mieux appréhender l’évolution de la pratique d’un pouvoir souvent perçu comme autocratique, le façonnement d’une cour destinée à servir le prestige d’une dignité impériale restaurée et l’autonomisation d’une administration extrêmement lourde. La permanence de certains réseaux d’influence à la cour semble entraîner un paradoxe entre le renforcement de l’autorité impériale et la faiblesse de l’influence décisionnelle des empereurs dans certains domaines de la vie politique. Cette contradiction ménage de nouveaux espaces du pouvoir jusque dans les territoires de l’empire, sous la forme de projections spatiales de la réalité aulique à travers la mobilité des hauts fonctionnaires. De là, la cour apparaît d’abord comme une abstraction soumise au politique avant que d’être une réalité topographique. L’ « absolutisme » en tant que « trait dominant du régime » mérite une nouvelle approche historiographique à l’aune de ces nouvelles pratiques du pouvoir à l’œuvre dès la Tétrarchie. / The present subject examines the processes of structuration and configuration of an imperial court. Those processes could be spontaneous or on the emperor’s initiative. As the German sociologist Norbert Elias reminds us, the court doesn’t owe its existence to the will of one person. This study takes place in a long 4th century and highlights the evolution of the court structure and the representation of the imperial dignity over the long term. The Western empire is a priviledged field of study due to the diversity of its political practices of power inherited from the old centrality of power settled in Rome. Our research hypothesis is about moderating the paradigm of the ‘decision-maker prince’. In that sense, the emperor of the Late Roman Empire would become an actor of the court again and not only the nodal point of this structure which is trying to become autonomous. We would like to better comprehend the evolution of a power usually regarded as autocratic, the making process of a court intended to serve the prestige of a restored imperial dignity and the autonomisation of an heavy administration. There is a paradox between the permanency of some political networks at court, the reinforcement of the imperial authority and the decision-making weakness of the emperors in some aspects of the political life. This contradiction creates new spaces of power in empire's territories because of the mobility of the senior officials. In that, the court appears more as a political abstraction than just a topographic reality. The ‘absolutism’ of that time deserves a new historiographical approach to understand those new political practices noticeable since the Tetrarchy.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018LORR0271 |
Date | 08 December 2018 |
Creators | Pierré-Caps, Alexandra |
Contributors | Université de Lorraine, Gutsfeld, Andreas |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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