Cette thèse étudie les formes de subjectivation produites au cours des parcours de soins de femmes enceintes primo-arrivantes – étrangères arrivées depuis moins de cinq ans sur le territoire français. L’enquête de terrain s’appuie sur des observations au sein de structures de soins à Paris et en Seine-Saint-Denis, ainsi que sur une soixantaine d’entretiens semi-directifs menés avec des professionnelles de la périnatalité et des femmes primo-arrivantes enceintes ou ayant accouché récemment en Île-de-France. À partir de ce travail ethnographique, la thèse analyse de manière intersectionnelle les effets subjectivants de l’entrée dans des dispositifs médico-sociaux dédiés aux femmes enceintes primo-arrivantes. Alors que dans un premier temps, l’annonce de la grossesse fragilise les conditions de vie de ces sujets déjà exclus en France, les femmes primo-arrivantes acquièrent en revanche une légitimité auprès des institutions médicales du fait de leur grossesse. Identifiées comme public à risque prioritaire par les politiques de santé publique, ces femmes sont orientées vers des prises en charge spécifiques, qui participent à les reconnaitre en tant que sujets. La thèse interroge les effets réifiants de cette reconnaissance : reconnues uniquement grâce à leur corps enceint, ces femmes connaissent une forme d’assignation racialisée à la maternité. Dans ce contexte, les femmes enceintes primo-arrivantes peuvent en venir à mobiliser leur corps enceint comme ressource pour limiter les effets de la domination. En définitive, la thèse donne à voir les mécanismes d’altérisation ethno-raciale opérés par les professionnelles de santé et les pratiques de résistance des usagères au sein des dispositifs dédiés. / This thesis studies subjectification’ process produced during the care path of pregnant newly arrived immigrants – foreigners who arrived for less than five years in France. The field study is based on observations in health care structures in Paris and Seine-Saint-Denis, and sixty semi-directive interviews with perinatal health professionals and newly arrived immigrant women, pregnant or who have just given birth, in Île-de-France. From this ethnographic study, the thesis analyses, with an intersectional perspective, the entrance in perinatal dedicated health structures and their effects on newly arrived immigrants’ subjectivities. At first, the announcement of pregnancy can degrade their living conditions in a context where they are excluded in France. However, they acquire a legitimacy with health care institutions because of their pregnancy. Targeted as public at risk by the perinatal public policies, these women are guided into dedicated healthcare facilities, which recognize them as subjects. The thesis interrogates the reifying effects of this type of recognition. The newly arrived immigrant women are recognized only through their pregnancy; they experience a racialized assignment to maternity. They develop incorporated strategies to counter mechanisms of domination, by using their pregnant body as a resource. Finally, the thesis analyses racialization mechanisms inside the health care structures and users’ practices of resistance.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PSLEH091 |
Date | 20 September 2018 |
Creators | Virole, Louise |
Contributors | Paris Sciences et Lettres, Bataille, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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