Ce mémoire est une mise à jour philosophique du modèle conceptuel défini par Aloïs Riegl dans son ouvrage sur Le culte moderne des monuments. Pour faire cet aggiornamento, nous présentons dans une première partie ce modèle et l'énigme qu'il contient. Dans la deuxième, nous décrivons le paradigme que les premières communautés patrimoniales adoptèrent dans l'Entre-Deux-Guerres pour la résoudre, puis nous introduisons dans la troisième les concepts qui ancrent leur paradigme dans le monde actuel et nous formulons l'énigme qu'il pose maintenant aux professionnels. Historiquement, nous démontrons ainsi la continuité de l'institution patrimoniale, d'A. Riegl à nos jours. En dépouillant les archives de la Commission internationale de Coopération intellectuelle, nous prouvons que l'ONU et l'UNESCO n'ont pas créé les réseaux de conservation que nous connaissons, mais ont hérités de ceux que la SDN et la CICI tissèrent avant-guerre en fédérant les institutions et les associations qui existaient alors. Philosophiquement, nous mettons au jour le fondement ontologique et épistémologique de l'institution patrimoniale en étudiant différents modèles conceptuels. Nous expliquons comment le réalisme structural peut concilier les théories réalistes et constructivistes qui pourraient s'opposer ici et comment l'approche processus permet d'unifier ses secteurs sans nier les différences de nature qui existent entre ses objets. Notre thèse est que l'on peut modéliser le domaine en interconnectant les points de vue de ses acteurs. Pour l'établir, nous répondons à la question de savoir ce qu'est le patrimoine, comment fonctionne son institution et sur quoi se fonde sa conservation. / This doctoral thesis on epistemology of conservation is a philosophical update of the conceptual model defined by Alois Riegl in his book on The Modern Cult of Monuments. The first part presents the model and its riddle in order to perform this aggiornamento. The second part describes the paradigm adopted by the first heritage communities between the two world wars in their attempt to resolve it. The third part introduces the concepts that connect their paradigm with the present world and formulate the riddle challenging current professionals. The author proves the historic continuity of the heritage institution from A. Riegl to our days. By examining the archives of the International Committee on Intellectual Cooperation (ICIC), he demonstrates that the UN and UNESCO didn't create the heritage networks that we know today but that they originate from the networks of institutions and associations organized by the League of Nations and ICIC before World War I. Philosophically, he brings to light the ontological and epistemological foundation of the heritage institutions by studying several conceptual models. He explains how structural realism can reconcile realism with constructivism, even as they seem to be opposite theories, and alson how the processus approach can unify its parts without negating the differences of nature between its objects. His thesis is that almost all of the domain can be modelized by interconnecting the points of view of all its actors. To establish this point, he answer the following questions : what is heritage ? How does its institution function ? What is its conservation funded upon ?
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012AIXM3088 |
Date | 13 December 2012 |
Creators | Leveau, Pierre |
Contributors | Aix-Marseille, Morizot, Jacques |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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