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Vertus et éducation morale

L’éducation morale est un aspect central de l’éthique de la vertu de tradition aristotélicienne. De nombreux auteurs sont attachés à l’idée qu’une bonne théorie éthique doit nous informer sur la manière de former de meilleurs agents moraux. Les éthiciens de la vertu considèrent que c’est par une éducation du caractère que l’on peut façonner des agents vertueux. Or, une telle éducation est-elle vraiment possible? Et si elle l’est, en quoi consiste-t-elle? Ce mémoire entend répondre à ces questions en explorant les horizons de la théorie des vertus, horizons qui dépassent maintenant les limites de la philosophie. En s’interrogeant d’abord sur le naturalisme moral en théorie des vertus, le naturalisme libéral est retenu comme la position métaéthique la plus réaliste pour l’avenir de la théorie. Celle-ci doit tenir compte des avancées scientifiques, notamment en psychologie sociale, si elle souhaite accomplir ses objectifs éducatifs. Pour suivre cette démarche, les caractéristiques centrale du concept de vertu sont identifiés, puis mis à l’épreuve par la critique situationniste des vertus. Selon le situationnisme, de nombreuses études empiriques montreraient que les comportements moraux des agents sont déterminés par des facteurs circonstanciels et arbitraires. Par conséquent, une caractéristique centrale de la théorie, la robustesse des vertus, est abandonnée. Cet abandon ne marque toutefois pas la fin de la théorie des vertus : elle est alors orientée vers l’éducation morale où elle demeure pertinente grâce à la littérature sur l’expertise et sur l’intelligence émotionnelle. Ce cadre théorique et empirique permet de donner une solide fondation pour l’éducation de vertus. Certaines difficultés demeurent présentes quant à l’implantation de programmes concrets d’éducation des vertus dans les écoles. Pour le futur, les chercheurs devront relevés les défis que représentent l’environnement scolaire et la mesure de vertus. / Moral education is a central aspect of the virtue ethics of Aristotelian tradition. Many authors are attached to the idea that a good ethical theory should inform us about how to form better moral agents. The ethicists of virtue consider that it is through an education of character that virtuous agents can be fashioned. But is such an education really possible? And if it is, what does it consist of? This thesis aims to answer these questions by exploring the horizons of the theory of virtues, horizons that now exceed the limits of philosophy. By first questioning moral naturalism in the theory of virtues, liberal naturalism is retained as the most realistic metaethical position for the future of the theory. It must take into account scientific advances, particularly in social psychology, if it wishes to achieve its educational objectives. To follow this approach, the central characteristics of the concept of virtue are identified and then tested by the situationist critique of virtues. According to the situationism, many empirical studies would show that the moral behaviors of the agents are determined by circumstantial and arbitrary factors. Therefore, a central feature of the theory, the robustness of virtues, is abandoned. This abandonment, however, does not mark the end of the theory of virtues: it is then oriented towards moral education where it remains relevant thanks to the literature on expertise and emotional intelligence. This theoretical and empirical framework makes it possible to give a solid foundation for the education of virtues. Some difficulties remain in implementing concrete curricula for the education of virtues in schools. For the future, researchers will have to take up the challenges of the school environment and the measurement of virtues.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/24356
Date08 1900
CreatorsGagnon, Alex
ContributorsTappolet, Christine
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse

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