La mobilité interne est un outil de GRH fréquemment proposé aux cadres des grandes entreprises en France. La mobilité interne est en effet associée, tant dans la littérature économique que gestionnaire, à de nombreux enjeux. En particulier, l’exploration théorique suggère, au travers de la théorie de l’apprentissage de Bateson, de l’approche par les motivations intrinsèques développée par Thomas et de la sociologie de la traduction, que la mobilité interne permet de développer et de diffuser le talent des collaborateurs au sein de l’entreprise. A partir d’une démarche qualitative, nous avons observé la mise en place de la mobilité interne au sein de trois grandes entreprises : la Société Générale, « Vénus » et EDF. La recherche montre que la mobilité interne se heurte à un certain nombre de freins qui en limitent la portée en termes de développement des talents. Dans des organisations en transition, la mobilité interne est l’objet de découplages et de logiques contradictoires qui la rendent ambiguë. Dans d’autres organisations, le nomadisme interne de carrière qui s’est développé, conformément au courant des carrières nomades, peut conduire à une perte de Sens chez les salariés et aboutir à un sentiment de mouvement brownien. Seule la mobilité chez Vénus développe l’ « agilité apprenante » des collaborateurs et leur motivation intrinsèque de Progrès, grâce à une philosophie managériale conférant le droit à l’erreur, mais au prix d’un investissement psychique important de la part des salariés. Ainsi, la mobilité interne apparait comme un outil de GRH séduisant, mais complexe quant à sa mise en oeuvre dans les organisations. L’analyse inter cas conduit à mettre en avant que la mobilité interne comporte en effet une forte dimension psychique et culturelle. De ce fait, elle a une signification beaucoup plus large et plus symbolique et reflète le teneur du lien entre le salarié et l’organisation. / Large French companies usually propose intra-organizational mobility to their employees. Intra-organizational mobility presents many relevant issues highlighted in the economic and managerial literature. In particular, theoretical frameworks, such as the learning theory of Bateson, the intrinsic motivation approach developed by Thomas and the sociology of translation, suggest that intra-organizational mobility can develop and spread employees’ talent through the organization. Through a qualitative research, we observed the implementation of intra-organizational mobility inside three large companies: Société Générale, Venus and EDF. The research finds difficulties that limit the impact of intra-organizational mobility in terms of talent development. For organizations in transition, intra-organizational mobility suffers from logical inconsistencies and disconnects that make its effects ambiguous. In other organizations, the boundaryless model of career development that applies inside the organization can lead employees to a lack of sense in career development and be compared to a Brownian motion. Only intra-organizational structure at Venus develops “learning agility” and an intrinsic motivation of Progress, thanks to a managerial philosophy that considers trial and error an intrinsic element of learning but at the cost of an important psychic involvement from individuals. Thus, intra-organizational mobility is an attractive tool for HR professionals but it is rather complex to implement in organizations. Inter case analysis shows that intra-organizational mobility actually includes strong psychological and cultural dimensions and reflects aspects of the employment relationship.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA020052 |
Date | 08 November 2013 |
Creators | Janand, Anne |
Contributors | Paris 2, Voynnet-Fourboul, Catherine, Bournois, Frank |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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