Les perspectives dites des " cliniques de l'exil " se présentent souvent, dans la littérature psychopathologique et clinique, comme une clinique de ce qui a été perdu, dont le sujet se voit séparé de force. Une clinique de l'objet perdu donc, perçu comme manque ; cette perte est le plus souvent posée comme douloureuse et pensée comme détermination d'un état mélancolique. Or la clinique freudienne de l'objet perdu insiste sur sa construction, son avènement comme toujours déjà perdu et invite à saisir l'exil comme modalité de la séparation d'avec le Wohl primordial. C'est une séparation nécessaire pour advenir comme sujet de l'énonciation. Lacan pointe pour sa part une logique des exils au pluriel. Nos patients d'origine " étrangère " indiquent comment l'exil et le recours à une langue étrangère sont élevés au rang de symptôme et donc à accueillir et soutenir en clinique. Cette clinique " de la vie quotidienne " enseigne que l'exil implique la question de la filiation. Se pose ainsi la question du père. De la tuchè du père, quel automaton ou quelles inventions subjectives pour trouver une place dans le monde ? Cette clinique nous ouvre à des considérations qui nous font relire la littérature de manière renouvelée et repenser la " clinique de l'exil " en " clinique de l'exilé ".
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00674126 |
Date | 07 January 2012 |
Creators | El-Khattabi, Séloua |
Publisher | Université Rennes 2 |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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