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La texture du monde : apprendre la céramique dans une université d’art de Kyōto / The world’s texture : learning ceramics in an art university in Kyōto

Cette thèse est l’ethnographie d’un apprentissage. Elle décrit, par le texte et le dessin, le quotidien d’une promotion de vingt-cinq étudiants au cours des deux années charnières de leur cursus de quatre ans dans une université d’art privée de Kyōto. Ce processus est envisagé à partir de trois aspects principaux et par rapprochements progressifs : son lieu et les savoirs qui s’y fabriquent ; les fours et les collectifs qu’ils engendrent ; les matériaux et les perceptions qu’ils transforment.À rebours d’un modèle traditionnel de transmission d’un maître à ses disciples et au-delà de l’opposition classique entre imitation et création, le récit détaillé des séquences de cours – du tournage à l’émaillage –, de la préparation d’expositions, de l’organisation de la vie collective, des journées et des nuits passées sur le campus ou encore des cuissons ratées ou réussies, rend compte d’un enseignement qui ne vise pas à former des experts, ni à révéler des artistes. Faisant tous les jours l’expérience, souvent douloureuse, de la complexité des transformations de l’argile, se questionnant sans cesse sur la justesse de ce qui est ressenti et sur la possibilité de le partager à d’autres, les étudiants n’apprennent pas tant à savoir qu’à reconnaître leur ignorance, qu’à expérimenter à partir de ce qu’ils ne peuvent contrôler. L’apprentissage apparaît alors comme un travail de composition, une recherche permanente d’équilibre entre des entités instables et fragiles – humains, dispositifs technologiques et matériaux –, une manière de reconfigurer les relations dans une société inquiète d’elle-même. / This thesis is the ethnography of a learning process. It describes, through both text and drawings, the daily life of a twenty-five-student cohort in an art university in Kyōto, focusing on two pivotal years of their four-year long curriculum. This process is tackled from three main standpoints and following a progressive close-up movement, going from the description of the place and the knowledge that is crafted within it, to that of the kilns and the collectives they produce, and finally the materials and the perceptions they transform.The detailed account of learning sessions – from throwing to glazing –, of the preparation of exhibitions, of the organisation of collective life, of days and nights spent on site, of firing successful or failed, reveals the workings of a teaching process whose purpose is neither to produce experts nor to discover artists. As a result it enables us both to challenge traditional modes of transmission from master to disciple and to go beyond the classical opposition between imitation and creation.Experiencing on a daily basis, often painfully so, how complex it is to transform clay, questioning ceaselessly the accuracy of their sensations as well as the possibility to share them with others, students are not so much involved in a process of acquiring knowledge than in one of recognising their ignorance and experimenting on the basis of what they cannot control. Learning appears therefore as a work of composition, an open-ended search for balance between instable and fragile entities – humans, technological devices or materials. Learning thus emerges as a way of reconfiguring relations in a society preoccupied with itself.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA100081
Date29 September 2017
CreatorsDoublier, Alice
ContributorsParis 10, Houdart, Sophie
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text, Image, StillImage

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