Ce travail interroge la manière dont le fait politique colonial belge a été donné à voir et saisi sur le mode mythique en Belgique à travers sa représentation officielle aux expositions universelles, entre 1897 et 1958. Il s'attache conjointement à la construction d'un cadre théorique général et d'une méthode d'appréhension du mythe politique en tant qu'objet de recherche. La première partie relève d'une reconstitution de la mythologie coloniale : elle procède à l'analyse diachronique de la symbolique des objets exposés au fil de la période, et dégage la structure du récit mythique déroulé dans les salles des palais coloniaux. La deuxième partie procède à une mise en perspective dynamique de ces éléments, en tentant de restituer le sens qu'a pu revêtir la pratique d'un tel récit mythique pour les agents en présence – pouvoir exposant et citoyens visiteurs. Nous mettons en évidence l'existence de transformations du récit mythique au cours du temps. Elles participent de manière patente de la légitimation du fait colonial, et plus largement du pouvoir. Mais leur caractère d'instrumentalisation politique est relativisé, tant en raison de l'irréflexivité partielle des modifications (le pouvoir tendant à être sujet du mythe à son tour) que des modalités variées de la croyance des assujettis au mythe, qui en aucun cas ne sauraient être réduites à une adhésion mécanique.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00324529 |
Date | 11 December 2006 |
Creators | Roger, Aurélie |
Publisher | Institut d'études politiques de Bordeaux |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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