À partir des études récentes démontrant l’importance des élites catholiques dans la foulée des changements et de la modernisation de la société québécoise entre les années 1930 et 1970, nous tentons de mieux comprendre ces élites, leurs motifs et leur destin. Issues des jeunes générations de laïcs contestataires des années 1930 et 1940, nous montrons d’abord que les élites catholiques laïques ont été influencées par des courants philosophiques de renouveau chrétien et par leur formation dans l’Action catholique spécialisée. En contestant le cléricalisme et le conservatisme présents au Québec entre 1930 et 1960, elles ont développé une pensée réformiste se situant dans l’esprit du concile Vatican II et de la Révolution tranquille. Un trait caractérise ces élites: même en étant critiques envers l’Église catholique, elles sont tout de même demeurées loyales envers le catholicisme.
Nous proposons de nous réapproprier la sociologie de Max Weber afin de mieux comprendre l’implication des élites catholiques laïques à la modernisation de la société québécoise et, par là, de saisir le type particulier de sécularisation qu’a connu le Québec des années 1950 à 1970. Pour ce faire, nous retenons les parcours de vie et le discours de trois représentants de ces élites: Guy Rocher, Jacques Grand’Maison et Claude Ryan. À partir de ces acteurs, nous délinéons trois « voies » distinctes empruntées par les élites catholiques laïques pour s’engager dans la société. Ces trois « voies » relatent certes des types d’engagement différents, mais elles renvoient aussi à un ancrage catholique commun. En considérant le point de vue de ces élites face aux transformations du paysage religieux au Québec, nous examinons enfin l’utilisation du concept de sécularisation par rapport à la laïcisation et la déconfessionnalisation ainsi que les enjeux actuels liés à la religion. / Based on recent studies acknowledging the importance of Catholic elites in the changes leading to the modernization of Quebec society between 1930 and 1970, this master thesis try to provide a better understanding of these elites, their motives and their destiny. Stemming from the young generations of lay protesters of the 1930’s and 1940’s, the lay Catholic elites were influenced by philosophical tendencies within the Christian renewal and their formation in the “Action catholique”. Questioning the clericalism and the social and political conservatism prevalent in Quebec between 1930 and 1960, they put forward a reformist thought tuned with the “spirit” of the Vatican II council and of the Quiet Revolution. One characteristic of these elite: even if they were critical of the Catholic Church, they retained a loyalty towards the Catholicism.
I propose to “reappropriate” the sociology of Max Weber in order to better understand the involvement of lay Catholic elites to the modernization of Quebec society and, thus, grasp the particular kind of secularization that take place between 1950 and 1970 in Quebec. In order to do so, I study the life trajectories and discourses of three actors from these elites: Guy Rocher, Jacques Grand’Maison and Claude Ryan. With these actors in mind, I describe three distinct “ways” taken by the lay Catholic elites to get involved in their society. Those three “ways” certainly relate three different types of involvement, but they also refer to a common Catholic feeling of belonging. Considering the point of view of these elites together with the transformations of Quebec’s religious landscape, I can question the use of the concepts of secularization, laicization, and deconfessionalization and, thus, describe the way religious issues are dealt with.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/4720 |
Date | 08 1900 |
Creators | Desautels, Eric |
Contributors | Thériault, Barbara |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
Page generated in 0.0023 seconds