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Cynisme et amoralité dans la comédie de Dancourt à Marivaux / Cynicism and amorality in the comedy from Dancourt to Marivaux

Malgré l’inversion de la signification du cynisme, ses deux acceptions principalesconservent de troublantes similitudes. Tout cynisme se montre : il s’exhibe par le dénuementexemplaire des ascètes comme par les possessions des parvenus. Le cynisme est doncontologiquement théâtral. Par son association à la dérision des valeurs ou à celle de leurabsence, il se rapproche plus spécifiquement de la comédie. Cynisme et comédie ont unemême ambivalence en partage.La relation des dramaturges à l’utile dulci s’est rarement révélée aussi complexe etévolutive qu’entre 1685 et 1750. Leurs postures par rapport à la place du rire et de la moraleau théâtre influent sur leurs manières de représenter le cynisme et l’amoralité. Mais leurappréciation des arcanes des subversions morale et amorale détermine réciproquement lapoétique de leurs comédies.Dancourt, Lesage, Regnard et autres joyeux drilles couvrent de leurs sarcasmes uneamoralité collective qu’ils dédaignent de corriger. En réaction à leurs provocations, leurscenseurs ligués dénoncèrent la corruption du théâtre et entreprirent sa réforme. La comédie setransforme notamment en chaire publique, grâce à l’action de Destouches qui substitue lamoralisation au rire. C’est en moralistes que Dufresny et Marivaux envisagent, en revanche,la genèse, les causes et les implications des travers moraux. Ils découvrent que, au siècle desLumières, les ténèbres prévalent : le Mal gangrène société, individus et langage. Sublimantleur pessimisme, leur désir d’y remédier les incite alors à évaluer, avec Delisle, la possibilitéde restaurer le cynisme antique pour réenchanter leur monde / Inspite of the inversion of the meaning of cynicism, its two variants do preserve somedisquieting affinities. All cynicism must make itself visible: it exhibits itself in the ascetic’soustanding privation as much as in the parvenu’s gallery of possessions. Cynicism is thenontologically theatrical. Through its association with the mocking of values or with theirabsence, it shares closer ties with comedy. Both partake of the same ambivalence.The dramatists’ relationship to the utile dulci has rarely shown itself to be a complex andevolving as in the period between 1685 and 1750. Their stances in connection with the placeof laughter and morality in theatre bears strongly on the way cynicism and amorality arerepresented. Yet, their appreciation of the well-guarded secrets of subversions, wether moralor amoral, determines in turn their own comic poetics.Dancourt, Lesage, Regnard and other wanton libertines screen with their sarcasm acollective amorality they are loath to redress. In response to their provocations, their consorsunited to denounce the theatre’s corruption and brace up for reform. Comedy, steps then intothe pulpit owing to Destouche’s contribution substituting moralization for laughter. It is asmoralists, however, that Dufresny and Marivaux conceive the genesis, causes, andimplications of moral defects. They came to realize that in the Age of Enlightenment,darkness still prevailed: Evil corrupt society, the individual and language. The call forredemption, with the sublimation of pessimism it breeds steers them forth to evaluate, alongwith Delisle, the possibility of restoring classical cynicism in the aim of bringing enchantmentback to their worlds

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA030074
Date21 June 2011
CreatorsDhraief, Beya
ContributorsParis 3, Sermain, Jean-Paul
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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