Les attentats commis sur le sol américain le 11 septembre 2001 ont transi quasi simultanément une incommensurable communauté de regards. Cette participation scopique plurielle a très vite suscité des analogies avec le cinéma-catastrophe, immense pourvoyeur de fictions d’apocalypse urbaine, accusé d’avoir inspiré les commanditaires de l’attentat, d’avoir déréalisé toute catastrophe et de ne pas nous avoir préparé à son surgissement dans la réalité, ou désigné encore comme mètre-étalon de nos fantasmes apocalyptiques auxquels les images médiatiques ont dû se mesurer au point de déréaliser l’événement lui-même. Pour essayer de saisir les logiques de continuité ou de rupture auquel le cinéma américain se trouve exposé à la suite de cet événement, il importe de se demander dans quelles mesures le 11 septembre a pu entailler les habitudes du regard que le spectaculaire Hollywoodien nous avait intimement inculquées. Par comparaison avec le modèle figuratif des images médiatiques de l’attentat, Hollywood peut-il encore se permettre de mettre en scène le chaos au nom d’une pure invention figurative sans référent réel ? Après le 11/9, la représentation du désastre au cinéma n’est-elle pas en position d’incriminer le plaisir pris autrefois devant le spectacle fictionnel du chaos ? La culpabilité ne s’invite-t-elle pas dans le cœur même de la figuration du désastre, le souvenir dysphorique ne s'immisce-t-il pas dans la représentation urbaine, la reconstitution de l'événement ne déclare-t-elle pas ses limites face aux images médiatiques concurrentielles ? Après le 11 septembre, Hollywood semble se laisser déborder par une réalité insaisissable. / Throughout the world on September 11 2001, people watching their screens simultaneously suffered a deep shock caused by the attacks on the American soil. Given the variety of the viewers, parallels were at once made with Hollywood disaster-films which had always been huge providers of urban apocalyptic fiction. These films were charged with having inspired the perpetrators of the attacks, by naturalising disaster as such – so to speak – and thus leaving us unprepared for its intrusion into the real. In other words, Hollywood would have created a reference for our apocalyptic fears to the point that the media, by replicating such fictional images, thus deprived the tragic event itself of its reality. Because since then, American cinema cannot avoid dealing with narratives ruled by ruptures vs continuities which call for analysis, one needs to examine how deeply the 9/11 tragedy has altered the Hollywood spectator’ s gaze, i.e. one’s visual expectations and habits regarding spectacular attraction. Given the realistic images of the attacks in the media, can Hollywood still afford to show chaos on the screen as mere pleasurable fiction? After 9/11, has it become impossible for us to enjoy chaos on the screen without experiencing a feeling of guilt? How far do tragic memories interfere with any kind of urban representation? How does the cinematic reconstruction of the very event suffer from the essentially competitive nature of media images? After September 11, Hollywood appears unable to cope with a reality which remains forever elusive.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013TOU20064 |
Date | 30 September 2013 |
Creators | Souladié, Vincent |
Contributors | Toulouse 2, Costa de Beauregard, Raphaëlle |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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