Cette thèse étudie la réception plurielle de Hegel dans le discours philosophique du XXème siècle. En prenant comme fil rouge la dialectique hégélienne de la reconnaissance, cette thèse soumet à l'examen ses réappropriations successives chez Kojève, Lacan et Honneth. La première réception de Hegel fût une théorie de l'anthropogenèse qui mettait l'accent sur la lutte pour la reconnaissance et sur la fameuse dialectique du maître et de l'esclave. La reconnaissance de soi atteinte par l'esclave et sa victoire imaginaire ouvrant sur la terre promise de la reconnaissance correspondent à la fin du Temps Historique. Mais à la suite de Kojève, c'est cette version de l'anthropologie hégélienne qui a inspiré la psychanalyse lacanienne. Celle-ci constitue une critique de la conscience de soi considérée comme synonyme d'aliénation imaginaire. Bien qu'indispensable pour la constitution d'un soi et d'un monde stables, la reconnaissance spéculaire de soi est forcément méconnaissance. Contrairement à Kojève et à sa reprise par Lacan, la théorie de la reconnaissance d'Honneth constitue l'envers de la domination puisqu'elle autorise le passage de la tyrannie de l'inconscient et du déni résiduel à une lutte pour la reconnaissance. Son entreprise consiste à renouer avec Hegel, mais celui-ci n'est pas lu comme une pensée de l'historicité, mais celle de la constitution intersubjective de l'autonomie du sujet. Ainsi, l'horizon de la vie éthique ne procède plus d'une dialectique du développement historique, il est inscrit plutôt dans la formation psycho-sociologique de l'identité
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00738254 |
Date | 16 February 2012 |
Creators | Abid, Hammadi |
Publisher | Université Michel de Montaigne - Bordeaux III |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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