Au Sénégal, la question de l'excision apparaît dans les années 70 sous l'impulsion des mouvements féministes. Cette période correspond à une politique de promotion des femmes par l'Etat sénégalais. Pour montrer son engagement dans la lutte contre l'excision, l'Etat sénégalais adopte dans un premier temps des instruments juridiques nationaux et internationaux tels que la Convention pour l'Elimination de toutes formes de discriminations à l'égard des Femmes en 1984 et la Convention relative aux Droits de l'Enfant en 1990. L'Etat sénégalais se prémunit d'autres instruments internationaux tels que la Résolution 1992/251 du Conseil Economique et Social des Nations Unies sur les pratiques traditionnelles affectant la Santé des Femmes. L'année 1997 marque un tournant décisif dans la lutte contre l'excision au Sénégal, avec la déclaration publique du Président de la République Abdou DIOUF, condamnant cette pratique, lors du Congrès mondial des Droits de l'Homme. Cette année sera marquée par l'adoption du Plan d'action régional pour accélérer l'abandon des mutilations génitales sexuelles et la déclaration publique d'abandon de l'excision par les femmes de Malicounda Bambara (village situé à 80km de Dakar). En soutien à ce mouvement d'abandon, l'Assemblée Nationale du Sénégal adopte une loi interdisant la pratique de l'excision en janvier 1999. Les pouvoirs publics sénégalais élaborent ensuite le plan national pour l'élimination des mutilations génitales féminines qui couvre la période 2000 - 2005 pour la première phase. La mise en œuvre de ce plan se traduit par l'inscription de la question de l'excision dans la sphère publique au Sénégal. Et de façon concrète, cela se traduit par l'introduction de la question de l'excision dans l'EDS (Enquête Démographique et de Santé). L'évaluation à mi-parcours du plan d'action en 2008 montre des résultats satisfaisants quant à la lutte contre l'excision mais des efforts restent à faire. C'est ainsi que fut lancé en 2010, la 2éme phase du plan sous la présidence du Premier Ministre Mr Souleymane Ndéné N'Diaye. L'objectif de cette étude c'est d'analyser les rapports entre les différents acteurs dans la lutte contre l'excision, mais aussi les logiques et les stratégies développées par ces derniers pour résoudre la question de l'excision.Notre recherche soulève de nombreuses problématiques dont la question du service public et de l'existence de la communication publique au Sénégal. En effet, l'Etat sénégalais garant du bien-être des citoyens n'assure pas entièrement un service public de qualité. Les actions de service public sont le fait des pouvoirs publics avec un appui constant des acteurs de la société civile et des partenaires internationaux. Du coup se pose la question de la légitimité des pouvoirs publics dans la sphère publique. / In Senegal, the issue of female circumcision is in the 70's under the influence of feminist movements. This period corresponds to a women promoting policy driven by the Senegalese government. To show its commitment in the fight against female circumcision, the Senegalese government adopted, first, international legal instruments such as the Convention on the Elimination of Discrimination against Women in 1984 and the Convention on the rights of the Child in 1990 among others. Senegalese government used other international instruments as 1992/251 resolution of United Nations Economic and Social Council on traditional practices deteriorating women health and so on.With a public statement, condemning such mutilation, pronounced by the former Senegalese president Abdou DIOUF in 1997 at the World Congress on Human Rights, Senegal took a final decision against women circumcision. That year was also marked by the adoption of a Regional Plan for the Elimination of Female Genital Mutilation and the subsequent public declaration of women circumcision abandonment by the women of Malicounda Bambara (80 km from Dakar). To stay in the same stream, the National Assembly passed a law condemning officially women circumcision practice in January 1999. Then the authorities created a national plan against genital mutilation which covered a period from 2000 to 2005. The implementation of such a policy resulted in the introduction of the issue of female circumcision in the DHS. The mid-term evaluation of the action plan in 2008 showed satisfactory results concerning in the fight against women circumcision but great efforts are still to be made. That was the reason why the second stage of the plan has been launched in 2010 in the presence of the former Prime Minister Souleymane Ndene NDIAYE. The study's main objective is to analyze the relationships between the various actors in the fight against female circumcision, but also the logic and strategies that have been implemented to fix the problem of women circumcision. Our research raises many issues including the issue of public service and the availability of public communication in Senegal. Indeed, the Senegalese government does not entirely provide public service of quality. The actions of the public service are made public with ongoing support of civil society actors and international partners. So the question of the legitimacy of government in the public sphere is raised. As part of the fight against female circumcision, public communication or offers an ideal opportunity for players in search of legitimacy.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013GRENL019 |
Date | 28 June 2013 |
Creators | Diouf, Raabi |
Contributors | Grenoble, Pailliart, Isabelle |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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