La Turquie forme un cadre exceptionnel pour l’étude de la question d’asile dans le sens où les politiques mises en œuvre concernant ce sujet ne correspondent pas à la complexité de la réalité sur ce territoire. C’est l’un des rares pays au monde qui applique – encore aujourd’hui - la Convention de Genève avec deux réserves, géographique et temporelle. Cette version de la Convention indique que seuls les réfugiés et demandeurs d’asile « européens » fuyant des événements antérieurs au 1er Janvier 1951 peuvent demander le statut de réfugiés auprès de l’Etat turc. En conséquence, aujourd’hui, l’Etat turc ne délivre pas le statut de réfugié aux demandeurs d’asile non-européens mais fournit seulement un statut temporaire. Les personnes, qui obtiennent le statut de réfugié d’après la définition internationale, sont autorisées à rester dans le pays uniquement jusqu’à ce que leur réinstallation dans un pays tiers soit organisée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Refugiés (HCR).Basée sur des recherches effectuées sur les demandeurs d’asile iraniens à Van, une ville frontière de l’est de la Turquie, cette étude analyse le fonctionnement du processus de légalisation des personnes dans un contexte transitoire en se concentrant sur la relation entre les différents acteurs : les Etats, le HCR, les acteurs informels et les demandeurs d’asile. Elle explore la relation simultanée entre la légalité, la temporalité et le statut de réfugié à trois différents niveaux : local, national et transnational. Cette étude examine comment le statut transitoire du demandeur d’asile structure la relation de l’individu avec la légalité et comment il oriente la personne dans ses stratégies politiques et l’organisation de sa (sur)vie pendant cette période. Ainsi sont étudiées les conséquences des notions de légalité et temporalité sur l’expérience des demandeurs d’asile en Turquie. / Despite the increasing number of people entering Turkey as asylum seekers, the Turkish state has maintained the “rule of geographical reservation” that does not allow non- European asylum seekers to remain in Turkey as refugees. Accordingly, the on-going asylum system does not offer refugee status for non-European asylum seekers, but merely provides a temporary status. So-called “Temporary Guest”, these individuals are only allowed to stay within the country until their resettlement in a third country has been arranged by the United Nations for High Commissariat of refugee. This research concerns itself with the study of the experiences of Iranian asylum seekers and refugees residing in Van, a border satellite city in Eastern Turkey, currently in the process of transition. It analyzes the experience of being a refugee and being “in transit” in a country geographically proximate to the country of one’s origin. It examine individuals’ legalization struggle within transitory, local, national and transnational context by focusing on interacted/intersected relationship between states, international refugee regime, informal actors and asylum applicants. In so doing, it suggest exploring the ways in which legality and temporality come to be so intricately related as to form one’s refugee experience in Turkey.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012STRAG001 |
Date | 21 May 2012 |
Creators | Biner, Zahide Özge |
Contributors | Strasbourg, Tapia, Stéphane de, Ustel, Füsun |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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