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Lire la lettre dans le Roman d'un inverti-né et la Suite du roman d'un inverti-né (1889-1896)

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la médecine génésique et la psychiatrie s’intéressent à l’homosexualité, appelée inversion sexuelle à l’époque. Les médecins tentent de comprendre cette tare qui ronge la société. C’est pourquoi ils ont recueilli plusieurs témoignages provenant de ceux qu’ils considéraient comme « malades » pour valider leurs thèses scientifiques. Parmi plusieurs documents de nature autobiographique, le Roman d’un inverti-né (1889) et la Suite du roman d’un inverti-né (1896) sont particuliers, adressés sous l’impulsion de leur auteur à un romancier naturaliste, Émile Zola, et à un médecin, le Dr Laupts. Publiées dans des revues médicales (les Archives d’anthropologie criminelle) et dans un recueil (Tares et poisons), ces lettres ont été lues et analysées en tant que cas médical, autobiographie ou roman. Ces documents n’ont curieusement pas été encore lus comme appartenant au genre de la correspondance, important au XIXe siècle : c’est cet oubli révélateur que ce mémoire cherche à combler. Après un récapitulatif des différentes éditions (chapitre 1), les caractéristiques épistolaires seront examinées (chapitre 2). Les travaux de Brigitte Diaz (2002) et de Judith Lyon-Caen (2006) seront exploités pour souligner l’utilisation par l’auteur du Roman d’un inverti-né des codes épistolaires et de l’univers romanesque zolien. Enfin, l’analyse de l’histoire d’amour entre l’auteur des lettres et le sergent est au cœur du dernier chapitre qui accorde une attention particulière à la manière dont l’épistolier narre ce récit de l’amour entre hommes, en utilisant des codes érotiques et initiatiques. Ainsi, l’originalité du Roman d’un inverti-né et de la Suite du roman d’un inverti-né réside à la fois dans l’histoire particulière de sa publication, dans la nature ambivalente de son genre épistolaire et dans l’histoire d’amour, narrée à un médecin et un écrivain. C’est cette triple originalité qui est étudiée dans ce mémoire. / In the second half of the Nineteenth century, psychiatrists and doctors studied homosexuality, male and female inverts. They tried to understand this bane that afflicts society. Hence, they collected multiple testimonies from those they considered “sick” to validate their scientific theories. Amongst these numerous autobiographic documents, the Novel of an Invert (1889-1896) is the most peculiar. While most of these documents exist under the impulse of doctors and judges, this one was sent to naturalist novelist Émile Zola by a young man. Published in medical journals (the Archives d’anthropologie criminelle) and books (Tares et poisons), the literary genre of this text has been distorted; instead of being called letters, this text has been named novel, medical case, autobiography or confession. Peculiarly, these documents were never studied as a correspondence, an important genre in the Nineteenth century. After going through the different editions and modifications of these letters (chapter 1), we examine the epistolary characteristics of this text (chapter 2). To do so, we used Brigitte Diaz’s (2002) works, along with those of Judith Lyon-Caen (2006), underlining the use by the writer of both epistolary codes and the zolian universe. Finally, the last chapter focuses on the love story between the Italian and the sergeant, with a particular attention to the way the letter writer uses erotic and ritualistic codes to narrate the story. The Novel of the Invert’s originality resides in the peculiar publication history, in the ambivalence of its genre and in the narration of a love story to a novelist and a doctor. This thesis shall study this triple originality.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/28230
Date08 1900
CreatorsLaurin, Vincent
ContributorsMénard, Sophie
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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