L'étude examine comment la narration historique colombienne du XIXe siècle s'insère dans les différents débats qui ont eu lieu dans le processus complexe de construction du pays en tant qu'État moderne. Elle part de l'idée que la production d'identités nationales comporte des éléments sociaux, politiques et culturels, raison pour laquelle il est fondamental de considérer la place de cette production dans les débats concernant : 1) les rapports entre l’Église catholique, l’État et la tradition chrétienne; 2) la place de l’héritage hispanique dans la culture nationale et du sujet autochtone dans la société; et 3) l’histoire récente de la République émergente. Nous partons de l’idée que divers projets de nation ont été proposés par les intellectuels en fonction de leurs intérêts idéologiques pluriels, voire même de leurs préoccupations existentielles. La rencontre entre les différentes perspectives sur la construction d’une nation moderne a créé des conflits politiques, sociaux et culturels qui se sont soldés par des confrontations fratricides. Or, le caractère conflictuel du contexte de construction de la nation a été reproduit par les intellectuels dans les récits historiques. Dans ce travail, nous adoptons une perspective sociocritique et explorons la façon dont les contradictions historiques d’un processus colonial ont produit des sujets problématiques; sujets qui ont essayé de résoudre, dans la production discursive historique, ces mêmes contradictions dont ils étaient issus.
L’exploration de ces hypothèses est faite en quatre temps. D’abord, nous partons des rapports entre les discours historique et littéraire de l’époque pour comprendre la nature hybride de la production étudiée. Cette réflexion nous permet d’observer les fonctions didactique, identitaire et critique que les intellectuels ont attribué au récit historique. En somme, nous analysons en premier lieu comment la littérature de type historique répond à des dynamiques et normes esthétiques produites par le croisement des sphères littéraire et sociopolitique. Les trois dernières parties de cette thèse consistent en une revue des débats de société susmentionnés depuis la production de récits historiques. La deuxième partie examine comment la narration historique est insérée dans les débats sur la religion catholique dans le pays. À travers la narration historique et en affirmant le christianisme comme symbole de civilisation, les intellectuels ont débattu de la place de l'Église catholique dans la structure sociale. Le troisième chapitre analyse les positions sur le passé hispanique et le passé indigène. Malgré la découverte de positions marquées en faveur et contre la tradition hispanique, les oeuvres reproduisent les contradictions historiques dans les deux. Tandis que les premiers devaient considérer le bain de sang et le pillage de la Conquête, les seconds devaient affronter le poids de la tradition hispanique dans le processus de civilisation. En ce qui concerne le passé indigène, l'instrumentalisation discursive du passé pour favoriser les intérêts présents de chaque
groupe est considérée. Le quatrième chapitre se concentre sur les oeuvres qui analysent le présent républicain, y compris la transition connue sous le nom d'Indépendance. Bien que cela soit reconnu comme un geste héroïque, l'accent est mis sur le chaos du présent du pays. Les intellectuels avaient tendance à se positionner de manière critique face à un présent instable, soulignant l'impossibilité de développer une véritable république, selon les idéaux du mouvement d'indépendance.
Il faut préciser toutefois que notre intention n’est pas de reconstituer les débats à travers les ouvrages, mais bien de comprendre les enjeux soulevés par les intellectuels à partir du discours historique et esthétique. Les oeuvres étudiées expriment autant les contradictions historiques elles-mêmes que la position des intellectuels par rapport à celles-ci. Nous proposons un axe de recherche centré sur l’analyse des récits historiques. En effet, ces derniers demeurent en grande partie inconnus, ce qui pose un frein à la compréhension complète des processus sociaux, historiques et littéraires de la Colombie. / The study investigates how 19th-century Colombian historical narrative is embedded in the various debates that took place in the complex process of constructing the country as a modern state. It starts from the idea that the production of national identities involves social, political, and cultural elements, which is why it is essential to consider the place of this production in debates concerning: 1) the relationship between the Catholic Church, the State, and Christian tradition; 2) the Hispanic legacy’s place in national culture and the Indigenous subject’s position in society; and 3) the recent history of the emerging Republic. This thesis starts with the idea that there were different nation-building projects proposed by intellectuals based on their various ideological interests or even existential concerns. The convergence of these different perspectives on the construction of a modern nation led to political, social, and cultural conflicts that resulted in fratricidal confrontations. The polemical nature of the historical context was reproduced by intellectuals in historical narrative. From a sociocritical perspective, this study examines how the historical contradictions of the colonial process produced problematic subjects who tried to resolve these contradictions within historical discursive production.
The exploration of these hypotheses is conducted in four parts. We first analyze the relationship between the historical and literary discourses of the time to understand the hybrid nature of the examined works. This reflection allows us to observe the didactic, identity-building, and critical functions that intellectuals attributed to historical narrative. In summary, we investigate how historical narrative responds to dynamics and aesthetic norms that arise from the intersection of the literary and sociopolitical spheres. The last three parts of this thesis review the aforementioned debates based on the production of historical narrative. The second part reviews the way historical narrative is inserted into debates about the Catholic religion in the country. Through historical narrative and affirming Christianity as a symbol of civilization, intellectuals debated the place of the Catholic Church in the social structure. The third chapter analyzes the positions on the Hispanic past and the indigenous past. Despite finding marked positions in favor and against the Hispanic tradition, the works reproduce historical contradictions in both. While the former had to consider the bloodshed and looting of the Conquest, the latter had to face the weight of the Hispanic tradition in the civilizing process. Regarding the indigenous past, the discursive instrumentalization of the past to favor the interests in the present of each group is considered. The fourth chapter focuses on works that analyze the republican present, including the transition known as Independence. Although this is recognized as a heroic act, emphasis is placed on the chaos of the country's present. Intellectuals tended to position themselves critically in front of an unstable present, pointing out the impossibility of developing a true republic, according to the ideals of the independence movement.
Our intention is not to reconstruct the discussion based on the works, but rather to understand the issues put forward by intellectuals through historical and aesthetic discourse. The studied works express both historical contradictions themselves, and the intellectuals' stance in relation to them. We propose a line of study focused on the analysis of historical narrative, as most of it remains unknown, which hinders a comprehensive understanding of Colombian social, historical, and literary processes. / El estudio indaga en cómo la narrativa histórica colombiana del siglo XIX se inserta en los diferentes debates que tuvieron lugar en el complejo proceso de construcción del país como un estado moderno. Se parte de la idea de que la producción de identidades nacionales comporta elementos sociales, políticos y culturales, por lo cual es fundamental considerar el lugar de esta producción en los debates tocantes a 1) la relación entre la Iglesia Católica, el Estado y la tradición cristiana, 2) el lugar del legado hispánico en la cultura nacional y el del sujeto indígena en la sociedad, 3) la historia reciente de la emergente República. Se parte de la idea de que existían distintos proyectos de nación; estos habían sido propuestos por los intelectuales en función de sus diversos intereses ideológicos o incluso de sus preocupaciones existenciales. El encuentro de estas diferentes perspectivas sobre la construcción de una nación moderna creó conflictos políticos, sociales y culturales que resultaron en confrontaciones fratricidas. El carácter conflictivo del contexto histórico fue reproducido por los intelectuales en la narrativa histórica. Desde una perspectiva sociocrítica, se estudia cómo las contradicciones históricas del proceso colonial produjeron sujetos problemáticos que intentaron resolver estas contradicciones en la producción discursiva histórica.
La exploración de estas hipótesis se realiza en cuatro capítulos. En el primero, se parte de las relaciones entre el discurso histórico y el literario de la época para comprender la naturaleza híbrida de esta producción. Esta reflexión permite observar las funciones sobre la búsqueda de los orígenes, las didácticas y las críticas que los intelectuales atribuyeron a la narrativa histórica. En síntesis, se analiza cómo la serie literaria de corte histórico responde a dinámicas y normas estéticas que surgen del cruce de la esfera literaria con la esfera sociopolítica. La segunda parte revisa la inserción de la narrativa histórica en los debates sobre la religión católica en el país. Por medio de la narrativa histórica y afirmando el cristianismo como símbolo de civilización, los intelectuales debatieron sobre el lugar de la Iglesia Católica en la estructura social. El tercer capítulo analiza las posturas sobre el pasado hispánico y el pasado indígena. A pesar de encontrar posiciones a favor y en contra de la tradición hispánica, las obras reproducen las contradicciones históricas de ambas tendencia y mientras la primera debe evaluarel derramamiento de sangre y el saqueo de la Conquista, la segunda no puede obviar el peso de la tradición hispánica en el proceso civilizatorio. En cuanto al pasado indígena, se considera la instrumentalización discursiva del pasado para favorecer los intereses en el presente de cada grupo. El cuarto capítulo se concentra en las obras que analizan el presente republicano, incluyendo la transición conocida como la Independencia. Aunque se reconoce esta como una gesta heroica, se hace hincapié en el caos del presente del país. Los intelectuales tendieron a posicionarse críticamente frente a un presente inestable, señalando la imposibilidad del desarrollo de una verdadera república, según los ideales independentistas.
Las preguntas que han guiado el análisis no han considerado la reconstrucción de la discusión a partir de las obras, sino la comprensión de los problemas propuestos por los intelectuales a partir de los discursos histórico y literario. Las obras históricas expresan tanto las contradicciones históricas como la situación de los intelectuales frente a estas. El trabajo propone una línea de estudio que se concentre en el análisis de la narrativa histórica, puesto que la mayor parte de ella permanece desconocida, lo cual obstaculiza la cabal comprensión de los procesos sociales, históricos y literarios colombianos.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32939 |
Date | 11 1900 |
Creators | Zabala Sandoval, Oscar Yesid |
Contributors | Martin Sevillano, Ana Belen, Nedvyga, Olga |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | Spanish |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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