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Le chemin qui marche : la pensée et le geste d'écriture chez Benjamin Fondane

Benjamin Fondane est un penseur et un artiste du XXe siècle qui demeure encore relativement méconnu de la communauté universitaire. Pourtant, son œuvre poétique et ses essais révèlent une démarche atypique et une vision concrète de la dualité humaine et de la pratique de la pensée. « Le mal des fantômes », poème central de l’œuvre de Fondane, est une incarnation imagée du mal-être psychique de l’humain qui pressent que ses réflexes intellectuels, tels la raison et l’esprit de non-contradiction, créent une rupture avec son expérience intime du monde, brigue une portion du réel. L’étude de la figure du fantôme (qui est la figure de la hantise dans la tradition littéraire) ainsi que de l’économie discursive de la traversée maritime qui se déploient dans ce poème nous permet d’interroger les astuces rhétoriques que Fondane met en place afin de contrecarrer ce malaise. À travers l’expérience scripturale et la lecture, il est à la recherche d’une nouvelle disposition de l’activité réflexive qui serait davantage solidaire de l’existence humaine. C’est grâce au geste de l’écriture que sa pensée voyage, se meut, retrouve sa vivacité et, par là même, ses pouvoirs de mutation.
Se pencher sur la mise en œuvre de la réflexion chez Benjamin Fondane permet de poser un regard sensible sur les propres rapports que nous entretenons avec notre activité intellectuelle, scripturale et notre pensée. / Benjamin Fondane is a thinker and an artist of the twentieth century who is still relatively unknown to the academic community. However, his poetry and essays reveal an unusual flow of language and a concrete vision of human duality and practice of thought. “Le mal des fantômes,” Fondane’s central poem, is a image-laden incarnation of the human’s mental uneasiness in creating a disjunction between his or her intellectual reflexes, such as reason and the spirit of non-contradiction, and an intimate experience of the world, a disjunction that necessarily limits the mind to a mere portion of a larger, integral reality. In studying the “fantôme” trope – that is, the haunting figures of the literary tradition – in conjunction with the poem's discursive economy of the sea voyage, we seek to unveil the rhetorical ploys that Fondane mobilizes to counteract this malaise. Through writing and reading experimentation, he seeks a new paradigm of thinking that follows more closely unfolding human existence. By virtue of writing itself, thought travels, moves along, and regains both its vitality and transformative power.
Moreover, considering the workings of Fondane’s thought enables us to examine the ongoing relationship between our own intellectual activity, writing, and thought.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/8492
Date12 1900
CreatorsDubois-Prud'homme, Aurélie
ContributorsCochran, Terry
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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