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Paludisme associé à la grossesse : Conséquences immunologiques chez la femme enceinte et le nouveau-né

L'objectif de ce travail était d'étudier les conséquences immunologiques du paludisme gestationnel chez la femme enceinte et le nouveau-né. Ce travail de recherche fait partie du projet STOPPAM, un suivi de cohorte de femmes enceinte et de leurs enfants, réalisés dans deux pays d'Afrique : le Bénin et la Tanzanie. Les objectifs de STOPPAM étaient d'élucider les mécanismes et le déroulement de la pathologie du paludisme associé à la grossesse (PAG) et de quantifier les conséquences du PAG sur la santé de la mère et du jeune enfant. Nous avons, dans un premier temps, caractérisé les cellules immunocompétentes chez des femmes infectées et non-infectées au cours de la grossesse. Deux études ont été ainsi réalisées sur deux sous-groupes de femmes prélevées au début de la grossesse et à l'accouchement. Sur une vingtaine de données appariées entre le début de la grossesse et l'accouchement, nous avons mis en évidence une diminution de fréquence des lymphocytes T indépendamment de l'infection palustre. Au cours du PAG, nous avons déterminé sur deux sous-populations de femmes enceintes, au début de la grossesse et à l'accouchement : i) les fréquences et le niveau d'activation des cellules médiatrices de l'immunité et ii) les concentrations de cytokines et de chimiokines plasmatiques. Nos résultats ont permis de montrer, d'une part que le paludisme gestationnel induit des changements qualitatifs et quantitatifs sur le profil cellulaire et cytokinique, en fonction de l'âge gestationnel et en fonction de la date de l'infection. L'originalité de ces études réside dans l'identification au début de la grossesse, de marqueurs cellulaires et cytokiniques, tels que les lymphocytes B et les Treg d'une part, l'IL-10, l'IP-10 et le MIG d'autre part, qui pourraient être un facteur de risque d'infection placentaire à l'accouchement. Ces observations suggèrent la nécessité de la prise en charge des infections au début de la grossesse dans le contrôle du paludisme gestationnel. La deuxième partie de notre travail s'est intéressée aux conséquences du PAG sur les réponses innées du jeune enfant. Dans une première étude, nous avons caractérisé les cellules présentatrices d'antigènes dans le sang du cordon en fonction du paludisme placentaire ou de l'inflammation du placenta. Nos résultats montrent une altération partielle des cellules présentatrices d'antigènes du nouveau-né, induite par la présence de pigment malarique dans le placenta. Nos résultats soulignent l'importance de l'âge de la mère au moment de la grossesse et de la parité, sur les cellules présentatrices d'antigène du nouveau-né. Ces résultats suggèrent une modulation des réponses cellulaires néonatales par le PAG. La dernière partie de ce travail a considéré les réponses cytokiniques dans le sang de cordon et le sang périphérique du jeune enfant, à des ligands de TLR sur une cohorte de 134 enfants. Les observations issues de cette étude démontrent que l'activation du système immunitaire inné du jeune enfant peut être modifiée par une l'infection survenue à l'accouchement chez la mère. Nos résultats montrent que la susceptibilité au paludisme au cours de la première année de vie dépend de la période de stimulation des récepteurs TLR du système immunitaire néonatal. L'ensemble des travaux réalisés au cours de cette thèse permet de comprendre des mécanismes cellulaires et inflammatoires impliqués dans le paludisme gestationnel chez la femme enceinte et chez l'enfant. Nos résultats ont permis d'identifier des bio-marqueurs liés au PAG.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00923172
Date18 June 2013
CreatorsIbitokou, Akanni Adédédji Abdoul Samad
PublisherUniversité René Descartes - Paris V
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
Languagefra
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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