Les romanciers des XIIe et XIIIe siècles dépeignent des protagonistes atteints par la maladie d’amour, une énigmatique pathologie qui figure également dans les traités de médecine. Par l’étude du motif narratif de la maladie d’amour nous nous interrogeons sur l’influence des textes médicaux sur la littérature romanesque médiévale. Dans les œuvres de notre corpus, deux types bien distincts de la maladie d’amour sont représentés : l’amour héroïque, potentiellement mortel, et la folie amoureuse, caractérisée par un comportement non civilisé. Curieuse ou spectaculaire, la pathologie implique une rupture avec les activités chevaleresques ou encore avec la courtoisie. La description analytique des causes, signes et cures de la maladie d’amour met en évidence les constituants invariants et les éléments facultatifs qui composent ce motif narratif. Présent dans les littératures antiques et étrangères, le motif soulève la question de la transmission des connaissances, tandis que l’intervention du personnage du médecin ou l’éducation des protagonistes conduisent à une réflexion sur la reconnaissance de la pathologie. Notre étude montre que les ouvrages médicaux ont exercé une influence limitée sur la représentation romanesque de la maladie d’amour, laquelle contribue à l’originalité de la littérature du Moyen Âge. / Novelists from the 12th and 13th centuries depict characters affected by lovesickness, an enigmatic illness that also appears in medical treatises. Our study of the narrative motif of lovesickness will lead us to wonder about the impact of medical texts on medieval fiction. Two different types of lovesickness are represented in the novels collected in our corpus : heroic love, which is potentially deadly, and love madness, charaterized by uncivilized behaviour. Whether strange or spectacular, the pathology implies breaking with chivalrous activities or even with courtliness. The analytic description of the causes, signs and treatments of lovesickness shows the recurring components and the optional elements that build this narrative motif. Used in ancient and foreign literatures, the motif raises the question of the handing down of knowledge, while the appearance of the character of the doctor and the protagonists’ education lead us to ponder on the recognition of this pathology. Our study shows that medical books have had a limited influence on the representation of lovesickness in fiction, which contributes to the originality of medieval literature.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2009PA100065 |
Date | 22 May 2009 |
Creators | Guillot, Aurélie |
Contributors | Paris 10, Bordier, Jean-Pierre |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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