Quel rôle est tenu par la fiction dans la relation qui s’établit entre des enfants - âgés entre 6 et 12 ans - et des monuments ? Financée par la région PACA, cette recherche s’intéresse aux formes prises par le monument dans sa « circulation triviale » (Jeanneret, 2008) et aux appropriations qu’en font les enfants. Partant du constat que la fiction nourrit les médiations proposées aux jeunes dans les monuments mais aussi que l’exposition médiatique de ces derniers est importante dans les fictions enfantines - notamment à travers le motif du château , trois niveaux de recherche ont été pensés. Le premier consiste à identifier, via une analyse sémiotique, les opérateurs de la fiction dans les médiations éducatives des monuments désignées explicitement comme telles - audioguides, livrets de visite, ateliers. La fiction mobilisée dans un tel contexte occupe des fonctions qui s’entrecroisent : didactique, ludique et expressive. Dans une démarche similaire, le second niveau propose d’analyser les processus de fabrication de monuments stéréotypés circulant massivement dans les fictions des industries culturelles - en prenant pour exemple, deux monographies : celle du château rêvé de Disney et de l’école Poudlard dans la saga Harry Potter. Le monument y agit principalement de façon cathartique, axiologique et diégétique. De fait, ces deux premiers niveaux mettent en exergue l’opérativité socio-culturelle de la fiction dans la relation proposée au monument. Mais que produisent ces opérateurs fictionnels ? Comment circulent-ils, se réinscrivent-ils et quelles valeurs confèrent-t-ils à la monumentalité ? Pour répondre à ces questions, le dernier niveau s’intéresse à leur réinscription dans les discours d’enfants sous une forme singulière de production de sens - appelés microliens. Ces derniers sont entendus comme des connexions infimes créées par analogie par des sujets entre des opérateurs de dispositifs actualisés dans des expériences sociales - la visite par exemple - et participant à l’élaboration d’un « être culturel » - la monumentalité. Les résultats montrent que la fiction permet des appropriations singulières du temps et de l’espace du monument et différentes formes d’immersion fictionnelle prises et de réflexivité de l’expérience vécue chez les enfants. Pour ces raisons, les expériences liées au monument seraient « polychrésiques » c’est-à-dire objets de constantes réappropriations et « prises(e) sans cesse dans un large spectre de logiques sociales différentes » (Jeanneret, op.cit. : 83). Le décloisonnement des domaines de la vie sociale que propose l’étude de la « trivialité », en tant que circulation des savoirs, montre que la naissance ou le développement d’une pratique pourrait se concevoir dans et avec un « ailleurs » imprégné de discours circulant comprenant des moments, des objets, des discours en dehors des monuments, autrement dit dans un espace ventilé.. / Which role is played by fiction in the relationship established between children - aged from 6 to 12 years old - and historical monuments? Funded by the PACA region, this research focuses on the forms taken by the historical monument in its « trivial circulation » (Jeanneret, 2008) and the appropriations that children do. Noting that fiction feeds mediations offered to young people in the monuments but also that the media exposure of these is important in children’s fictions - particularly through the pattern of the castle – three levels of search are thought. The first is to identify, through a semiotic analysis, operators of fiction in educational mediations of monuments explicitly designated as such – audio guides, visit booklets, workshops. Mobilized fiction in this context holds positions that intersect themselves: didactic, playful and expressive. In a similar move, the second level offers to analyse the manufacturing processes of stereotyped monuments massively flowing in the fictions of cultural industries - taking for example, two monographs: the dreamed castle of Disney and the Hogwarts School of Witchcraft and Wizardry in Harry Potter saga. The monument mainly acts in a cathartic, axiological and diegetic way. In fact, these two first levels highlight the socio-cultural operability of fiction in the proposed relation to the monument. But what do these fictional operators produce? How do they run, re-enroll themselves and what values do they give to “monumentality”? To answer these questions, the last level is interested in their re-enrollment in children’s speeches in a singular form of sense of production - called microlinks. These are understood as tiny connections created by analogy by subjects between updated devices operators in social experiences - the visit for example - and participating in the development of a « cultural being » - monumentality. The results show that fiction allows singular appropriations of time and space of the monument and different forms of fictional immersion taken and of reflexivity of the experience lived by children. For these reasons, the experiences linked to the monument would be « polychrésiques » which means objects of constant reappropriations and « taken constantly in a wide spectrum of different social logics » (Jeanneret, op.cit.: 83). The compartmentalisation of areas of social life that includes the study of the « triviality » as knowledge circulation, shows that the birth or the development of a practice can be conceived in and with an « elsewhere » imbued with running speech including moments, objects, speeches outside monuments, in other words in a ventilated space.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016AVIG1162 |
Date | 02 December 2016 |
Creators | Pasquer -Jeanne, Julie |
Contributors | Avignon, Jeanneret, Yves |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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