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L'émergence d'une artère commerciale : la rue Sainte-Catherine de Montréal, 1870-1913

Nous étudions le phénomène de l'émergence d'une artère commerciale, la rue Sainte-Catherine à Montréal de 1870 à 1913. À travers deux segments de cette rue, nous analysons la mise en place de la structure commerciale. Le grand magasin a été le principal objet d'attention des historiens qui se sont penchés sur la transformation de cette rue en artère commerciale. Pourtant, une muItitude de commerces côtoient le grand magasin. Bien que le rôle de ce dernier soit important dans la mise en place de la structure commerciale, nous proposons qu'il n'explique pas tout le phénomène. Il est vrai que, comme le démontre notre étude, son arrivée coïncide avec une phase de consolidation des activités d'affaires et du commerce sur la rue dans les années 1890. Toutefois, avant cette décennie, les activités d'affaires émergent déjà sur la rue: on voit se profiler les attributs qui caractériseront le commerce après 1890, sans égard à la présence du grand magasin. Les sources sur lesquelles nous nous appuyons sont les rôles d'évaluation de la Ville de Montréal, les annuaires Lovell, ainsi que des cartes de la ville de l'époque. Notre étude se divise en deux axes de recherche.
D'abord, nous cherchons à dégager la chronologie du phénomène de l'émergence des activités d'affaires par le biais des fonctions économiques et sociales. Le déclin de la fonction résidentielle se produit en deux temps. De 1870 à 1890, cette fonction s'arrime aux fonctions économiques: les logements deviennent le domicile de boutiquiers et de leur famille. Après 1890, le nombre de résidences décline; la cohabitation entre lieu de travail et vie domestique diminue donc. L'émergence des activités d'affaires se fait elle aussi en deux périodes continues: 1870-1890 et 1890-1913. Avant 1890, les loyers d'affaires augmentent en nombre et deviennent majoritaires. L'année 1890 marque un renversement de situation au chapitre de la vocation commerciale: la section de rue ouest surpasse alors celle de l'est. La seconde phase en est une de consolidation et de diversification des activités d'affaires. Après 1890, les activités économiques occupent tous les espaces sur la rue.
Ensuite, notre analyse est consacrée au commerce de détail. L'examen de l'évolution de ses caractéristiques fait ressortir le passage d'un commerce «de tous les jours» à un commerce plus spécialisé et centré sur les biens durables et de luxe, ainsi que sur l'habillement. Bien avant l'arrivée ou l'émergence du grand magasin dans les années 1890, d'importantes transformations sont en cours sur la rue. L'analyse de la structure économique démontre ensuite que, malgré le poids économique du grand magasin, l'univers commercial reste diversifié. Il se dégage aussi des différences dans l'évolution des segments rue est et ouest. Outre la chronologie des mutations, les différences s'expriment par l'envergure des établissements en place. L'arrivée des grands magasins semble amplifier les écarts économiques entre les segments, à la faveur de l'ouest. Enfin, l'analyse de l'organisation spatiale du commerce indique que l'impact du grand magasin n'est pas le même à l'est, où le commerce se concentre autour du grand magasin, et à l'ouest, où l'arrivée des grands semble plutôt participer à un processus d'étalement et d'uniformisation des activités commerciales. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Montréal, XIXe siècle, XXe siècle, Rue Sainte-Catherine, Grand magasin, Commerce de détail.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2979
Date January 2006
CreatorsCharbonneau, Daniel
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/2979/

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