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Traitement immunosuppresseur et risque d’infections chez les PVVIH : une étude de cohorte appariée

Contexte : Les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) ont un risque de maladies auto-immunes 2 fois plus élevé que la population générale. Les corticostéroïdes constituent la pierre angulaire du traitement de ces maladies. Toutefois, ils peuvent favoriser la survenue d’infections. A ce jour, le risque d’infections associé aux corticostéroïdes chez les PVVIH demeure incertain.
Méthodes : Nous avons réalisé une étude de cohorte rétrospective de 1991 à 2011, utilisant les données médico-administratives de la régie de l’assurance maladie du Québec. Tous les patients ayant reçu un code diagnostic spécifique au VIH, appariés aux VIH négatifs pour l’âge, le sexe et la date index ont été inclus. L'exposition d'intérêt était l'utilisation de corticostéroïdes pour une durée minimale de 20 jours. L’issue d’intérêt était la survenue d'infections sévères nécessitant une hospitalisation. Les taux d’infection bruts et ajustés en fonction de l’exposition aux corticostéroïdes ont été obtenus au moyen d’un modèle de Poisson avec effet aléatoire et les résultats stratifiés selon le statut du VIH.
Résultats : Au total, 4798 PVVIH ont été appariés à 17644 patients VIH négatifs. 1083 (22.6%) PVVIH et 1854(10.5%) VIH négatifs ont été exposés aux corticostéroïdes. La durée moyenne d'exposition était de 4±4.4 mois chez les PVVIH et de 1.6±5.5 mois chez les VIH négatifs. Le ratio de densité d’incidence pour infections sévères associé à l’exposition aux corticostéroïdes était de 2.49 [1.71-3.60] pour les PVVIH et 1.32 [0.71-2.47] pour les VIH négatifs (valeur p interaction=0.18). Les infections sévères les plus fréquentes étaient représentées par les infections pulmonaires (50.4%), suivies des infections du tractus urinaire (26%) et les infections opportunistes (10.5%).
Conclusion : Bien que les estimés ponctuels des mesures d’incidence obtenus soient différents dans les deux groupes, laissant suspecter un effet différent des stéroïdes chez les PVVIH, les intervalles de confiance demeurent larges. De ce fait, nous ne pouvons pas conclure à une différence d’effet des corticostéroïdes entre VIH+ et VIH-. Des recherches additionnelles avec des données récentes et de grandes tailles sont nécessaires pour confirmer s’il existe ou non un risque d’infections associé aux corticostéroïdes chez les PVVIH tels que suggérés par les estimés ponctuels, surtout chez ceux dont la maladie est contrôlée. / Background: People living with HIV (PLWH) have been shown to have an increased risk of autoimmune diseases. Corticosteroids are the cornerstone of autoimmune diseases treatment, but their use is associated with an increased risk of infections. It is unclear how HIV status affects the risk of infection associated with corticosteroid use.
Methods: We conducted a retrospective cohort study from 1991 to 2011, using a medico-administrative database from Quebec. Medical billing codes were used to identify PLWH, and we matched them on age, sex and index date with up to 4 HIV-negative controls. The exposure of interest was corticosteroid use, defined as a systemic corticosteroid dispensation lasting at least 20 days. The outcome of interest was hospitalization for severe infection. Crude and adjusted incidence rates ratios of infection were obtained using a random effect Poisson model, and results were stratified by HIV status.
Results: In total, 4798 PLWH were matched to 17644 HIV-negative controls. 1083 (22.6%) PLWH and 1854 (10.5%) HIV-negative controls received at least one course of corticosteroid. The mean duration of corticosteroid use was 4±4.4 months in PLWH and 1.6±5.5 months in HIV-negative controls. The incidence rate ratio (IRR) for infections associated with corticosteroid use was 2.49 [1.71-3.60] in PLWH and 1.32 [0.71-2.47] in HIV-negative controls (P value for interaction 0.18). The most frequent infections were pulmonary infections (50.4%), followed by urinary tract infections (26%) and opportunistic infections (10.5%).
Conclusion: Although the points estimates suggest a more pronounced risk of infection associated with corticosteroid use in PLWH, the confidence interval remains large. Therefore, we cannot infer that there is a difference in the risk of severe infections between PLWH and HIV-negative. However, further research with contemporary data and large sample size are warranted to confirm whether the risk associated with corticosteroid use remains high in PLWH with well-controlled HIV infection.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/27008
Date11 1900
CreatorsDamba, Joseph Junior
ContributorsDurand, Madeleine
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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