The abstract of the dissertation « La théorie de la lecture chez Marcel Proust », submitted in partial fulfillment of the requirements for PhD to be awarded in June 2010.
L’écriture en tant que forme de communication se prête à une analyse bipartite : (1) l’auteur dans son rapport au texte – le côté rhétorique ; (2) le lecteur dans son effort interprétatif face à ce même texte – le côté herméneutique. Face à la multitude de réflexions traitant les particularités génétiques et poétiques de la Recherche, il y a une pénurie de critiques qui, au lieu de privilégier une des parties susmentionnées, posent le regard sur les deux à la fois dans un but d’en observer des interactions. L’entre-croisement des stratégies d’écriture et des effets de lecture s’inscrit bien dans le cadre de la théorie de communication. Ma thèse se place dans la lignée tracée par Serge Doubrovsky, Michael Finn et Julia Kristeva qui se sont interrogés sur les façons dont la composante rhétorique d’un texte littéraire influence sa lecture. Le maintien de cette double perspective simultanée permet de suivre la construction du pont liant les pôles rhétorique et herméneutique.
Je développe une approche apte à saisir les observations provenant du côté de production et de celui de réception et à en offrir une synthèse. Cette approche consiste en une hybridation entre la rhétorique, en tant qu’art de persuader, et la psychanalyse pour en arriver à l’herméneutique, ou à un produit de l’effort interprétatif. La psychanalyse justifie et délimite l’enquête sur les processus rhétoriques de la production de l’énoncé. De l’autre côté, l’impact de la rhétorique sur l’herméneutique se facilite par la subversion. Cette notion herméneutico-rhétorique emprunte à la théorie des horizons d’attente de Jauss et s’inspire de l’argumentum ad hominem de la rhétorique classique. J’utilise cette notion synthétique pour étudier l’implication du lecteur dans la diégèse et pour explorer la manière dont une telle implication intéressée influence l’interprétation.
L’application de cette méthode de travail au texte de la Recherche se fait le long les trois axes. Le premier s’interroge sur la communication, cherchant à l’expliquer à partir des obstacles qui l’empêchent. Le résultat de ce parcours est l’observation que la communication se réalise lorsqu’un sujet communiquant devient aussi un objet. Le deuxième axe place les défis communicatifs dans le contexte des enjeux entre le particulier et le général – contexte du problème herméneutique. Sur le troisième axe se range la discussion de la prise de possession à laquelle est censée aboutir la résolution du problème herméneutique. J’explique que, par l’entremise de l’introjection et de l’incorporation, la quête de la possession devient névrotique et impossible à réaliser. Je conclus en remarquant que la communication efficace doit commencer par la problématisation du sujet et par sa transformation en objet.
Identifer | oai:union.ndltd.org:TORONTO/oai:tspace.library.utoronto.ca:1807/29973 |
Date | 15 September 2011 |
Creators | Medvedev, Yevgeny |
Contributors | Michelucci, Pascal |
Source Sets | University of Toronto |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thesis |
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