Cette étude a pour objet de lire le thélogien anglicain, John Milbank à travers la thèse de surnaturel du théologien catholique français, Henri de Lubac. Dans sa thèse du surnaturel, de Lubac entend montrer qu’il n'y a aucune sphère purement naturelle indépendemment de la grâce de Dieu. Autrement dit, d’après cette thèse, la nature et le surnaturel constituent une unité organique. En fait, cette idée d’Henri de Lubac s’oppose à la notion néo-scolastique de natura pura, qui a été développée en vue de sauvegarder la gratuité de la grâce face à la crise Baianiste. La thèse du surnaturel a été appropriée par John Milbank et sa théologie peut être comprise comme une continuation de la thèse d’Henri de Lubac. Milbank s'approprie la thèse du surnaturel dans divers aspects de cette thèse. Cette thèse apparaît chez Milbank tantôt au niveau ontologique, tantôt au niveau éthique, tantôt au niveau ecclésial. Si l’idée du surnaturel de Lubac est organique (Balthasar), cette même thèse donne une cohérence au projet théologique de Milbank. Une originalité de l’appropriation milbankienne de la thèse du surnaturel consiste à la mise en rapport de l’idée du surnaturel avec le langage. Pour être plus précis, pour lui, le langage joue un rôle médiateur entre le materiel et le surnaturel. Bien que cette idée soit présente dans la théologie sacramentelle de de Lubac, Milbank développe cette théologie en élargissant cette idée à tous les domaines de la culture humaine. Autrement dit, la thèse du surnaturel rend possible la théologie de la culture chez Milbank. Mais ce qui est crucial, pour Milbank et de Lubac, c’est que l’Église elle-même doit être le véhicule de la création de la culture chrétienne. / This study aims at reading Anglican theologian John Milbank through the lens of French Catholic theologian, Henri de Lubac’s central concept of the idea of the supernatural. Henri de Lubac’s so-called, surnaturel thesis means that there is no reserved realm, which neo-scholastic theologians call pure nature (natura pura), independent of God’s grace. This means that nature and the supernatural constitute an organic unity. Milbank appropriates de Lubac’s thesis through and through. De Lubac’s idea of the supernatural penetrates Milbank’s all theological reflection ranging from ontological issues to political ones. One important point in Milbank’s appropriation of de Lubac’s surnaturel thesis is that he emphasizes the relationship of the supernatural to human language. For him, human language itself is supernatural in character. This means that human culture, which is constituted by human language, is itself theologically constituted. In other words, there is no neutral culture, but cultures based on particular theological convictions. From this insight, Milbank emphasizes, with de Lubac, the necessity of Christian philosophy which will be the true basis of human culture. Crucial to Milbank’s theological project is the centrality of the Church in the establishment of Christian culture. For both Milbank and de Lubac, the Church is not a means for atemporal salvation, but itself the goal of salvation. The Church is to be the place of heavenly peace which the Eucharist represents. Milbank is convinced that only the Church has the power to counter the neo-liberal capitalist order that is based on the ontology of violence.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013STRAK014 |
Date | 18 October 2013 |
Creators | Lim, Hyeongkwon |
Contributors | Strasbourg, Lehmkühler, Karsten |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English, French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0024 seconds