Comment concevoir l'« intégration » à l’ère de la mondialisation ? Dans quelle mesure le mot « intégration » demeure-t-il encore pertinent pour les migrants eux-mêmes à notre époque dite « mondialisée » et « transnationale » ? En soulignant les caractéristiques normatives, désormais performatives et interactives, du concept d’« intégration », cette thèse se propose de fournir une réponse partielle à partir d'expériences de politisation des nouveaux migrants chinois dans la région parisienne. Grâce à une ethnographie multi-située dans plusieurs communes chinoises et plusieurs quartiers parisiens, nous reconstituons le processus dynamique d’intégration via des actions politiques collectives. Arrivés avant tout avec des motivations économiques, les migrants en viennent à s'impliquer dans divers quartiers, ce qui les conduit à se mobiliser et se confronter aux règles tacites du système sociopolitique français. À travers leur apprentissage politique à plusieurs niveaux, ils créent une conscience de minorité désirant une reconnaissance politique en tant que membre de la société française. Un tel désir n’affaiblit pas pour autant leur sentiment d’appartenance à la communauté chinoise. Plus leur statut social est élevé, plus les migrants semblent capables de s'approprier leur origine chinoise comme une ressource en vivant des expériences à la fois « transnationales » et « translocales ». L’accès à la citoyenneté est donc inégal au sein d’une même communauté et ne peut être mesurée qu'en croisant les origines migratoires et le statut social. / How to grasp the notion of “integration” in an era of globalization? To what extent does the word “integration” remain relevant for migrants themselves in “globalized” and “transnational” times? By emphasizing the normative, thereby performative and interactive, characteristic of the concept of “integration”, my dissertation proposes a partial answer to these questions based on the experiences of political mobilization of Chinese migrants in Paris. Drawing on a multi-sited ethnography in several towns in China and neighborhoods in Paris, I reconstitute Chinese migrants’ dynamic processes of integration through collective actions. Arriving in Paris with primarily economic motivations, their involvement in different neighborhoods pushes them to engage in a political process of mobilization while confronting the tacit rules of the French political system. Through their political learning process, they create a minority consciousness with a desire for their political recognition as members of the French political community. However, such a desire does not weaken their feelings of belonging to the Chinese community. The higher their social status is, the more the migrants prove capable of capitalizing on their ethnic origin and use it as a resource to live a “transnational” as well as “translocal” experience. The access to political rights and citizenship is thus unequal within the Chinese community and cannot be measured without crossing ethnic origins and social class positions.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA040135 |
Date | 25 November 2015 |
Creators | Chuang, Ya-Han |
Contributors | Paris 4, Lapeyronnie, Didier |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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