Malgré les efforts des différents travaux philosophiques sur la musique, il manque toujours une philosophie de l’opéra. Le travail que nous proposons tente de combler cette lacune, en concentrant ses recherches sur une période précise, le dix-neuvième siècle allemand. Ce choix se justifie par l’imprégnation philosophique des différents discours tenus sur la musique à cette époque, ainsi que par l’importance acquise par le répertoire austro-allemand dans la musique effectivement jouée aujourd’hui. Le manque de philosophie traitant de l’opéra de manière directe et sérieuse nous a conduit, dans un geste qui donne l’orientation générale de notre travail, à étudier des auteurs ne faisant pas à proprement parler partie du monde philosophique académique. Les trois guides que nous avons retenus pour ce travail sont successivement E.T.A. Hoffmann, Hanslick et Wagner. Les réflexions développées par ces auteurs permettent en effet à une pensée attentive de remédier à l’impression d’une absence de philosophie de l’opéra. Hors du monde universitaire mais non contre lui, les réflexions des trois penseurs que nous avons étudiés dessinent un cadre que nous avons choisi comme berceau de notre travail sur l’opéra. Nous mobilisons à cette fin les concepts d’impureté et de compromission, et nous nous efforçons de leur donner un sens positif et une valeur effective. La tâche d’élucider ce que fut historiquement l’opéra allemand exige l’aide de la philosophie. Mais la philosophie est également indispensable lorsqu’il s’agit de mettre au jour les forces conceptuelles qui le sous-tendent. Celles-ci permettent de construire une pensée de l’opéra en général, à travers leurs enseignements et leurs apories. C’est alors tout l’enjeu de ce moment où l’opéra est enfin compris comme « problème » qui se met au jour.Le lecteur trouvera également, en annexe de ce texte, la traduction inédite de douze articles de critique musicale d’Eduard Hanslick. / In spite of numerous philosophical works upon music, there is no philosophy of opera. My work aims to fill the gap by concentrating on one specific period, nineteenth century Germany. This was chosen because of the patently philosophical implications of several different views of music at the time, as well as the importance of the Austro-German repertoire in music played today. The lack of philosophy dealing directly and seriously with opera has led me to authors who stood apart from the strictly academic world of philosophy, and this has guided my work’s orientation. The three guides I have chosen are, successively, E.T.A. Hoffmann, Hanslick and Wagner. Carefully considered, their reflections allow us to correct the impression of a lack of philosophy of opera. Although outside the realm of academic philosophy (but not against it), their thinking provides a framework and a basis for my own work on opera. To this end, I take the concepts of impurity and compromise and try to give them a positive meaning and practical value. What German opera was historically needs philosophy to elucidate it, but philosophy also proves indispensable to revealing the conceptual forces that sustain it. The lessons and aporias of the latter allow one to construct a general philosophy of opera. The moment becomes clear when opera is finally understood to be a “problem”, with all the implications of this.The reader will also find, as appendix, the translation of twelve articles of musical criticism by Eduard Hanslick unpublished in French up to now.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA040139 |
Date | 28 November 2011 |
Creators | Labia, Julien |
Contributors | Paris 4, Lichtenstein, Jacqueline |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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