Les analyses développées dans cette thèse de doctorat visent à mettre en évidence les formes de résistance et d’action adoptées par les sujets – migrants ou autochtones antiracistes – qui s’engagent autour de la « question migratoire ». Pour ce faire, la recherche examine les dynamiques qui se produisent au sein des mobilisations politiques à partir d’un terrain délimité dans l’espace et dans le temps : la ville de Turin entre 2009 et 2014. Elle se focalise ainsi sur les pratiques d’opposition, de contestation et de revendication, mais aussi sur les attentes et les cadres d’interprétation divergents qui animent cette pluralité de subjectivités. L’enquête ethnographique auprès des migrants s’inscrit dans le cadre d’une socio-anthropologie des mouvements sociaux qui se propose de restituer les expériences émergentes, les significations qui leurs sont attribuées et les interactions entre les différents acteurs. Accablées par une fragilité intrinsèque et dépourvues de mémoire, les mobilisations contre le traitement différencié des migrants donnent corps à une multiplicité de formes du politique, qui vont de la subversion à la construction d’espaces autres, en passant par des tentatives de négociation. Les mobilisations offrent un point d’entrée privilégié pour élaborer une vision d’ensemble du phénomène migratoire et mettre en lumière la spécificité du cas italien – caractérisé par une histoire de l’immigration récente, par une position géographique stratégique et par un contexte socioéconomique marqué par la crise. Malgré l’irréductible diversité des parcours et des profils biographiques, les migrants constituent un sujet politique au cœur des enjeux du présent...et de l’avenir. / The analyses carried out in this doctoral thesis aim to highlight the forms of resistance and action taken by migrant and autochthonous anti-racist subjects dealing with the "migration issue". For this purpose, the research examines the dynamics that occur within the political mobilisations in a field that is defined both in terms of space and time: the city of Turin from 2009 until 2014. The study focuses on the practices of opposition, contestation, and claims-making, as well as the different expectations and the conflicting interpretative frameworks that drive such a plurality of subjectivities. Drawing on the tradition of socio-anthropological studies of social movements, the ethnographic study of migrants aims to render the interactions among the different actors involved as well as the emerging experiences and their assigned meanings. Mobilisations are characterised by a precarious state and lack of memory; by challenging the differential treatment of migrants, mobilisations generate multiple forms of politics, ranging from subversion to the construction of other spaces, passing through attempts of negotiation. By employing political mobilisations as the main perspective, it is hence possible to develop a comprehensive view of the migration phenomenon, whilst highlighting the specificity of the Italian case – characterized by a recent history, its geographical localisation, and its socio-economic context. Despite their irreducible diversity of backgrounds and biographical profiles, migrants constitute a political subject at the heart of contemporary challenges.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PA080090 |
Date | 09 December 2016 |
Creators | Lotto, Marta |
Contributors | Paris 8, Bertho, Alain |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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