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L'articulation du racisme et de l'homophobie en contexte français : marginalité multidimensionnelle, subjectivations et mobilisations associatives gays noires / The articulation of racism and homophobia in contemporary FranceTrawale, Damien 03 May 2018 (has links)
Fondée sur l'ethnographie d'associations parisiennes gays noires et sur des entretiens semi-biographiques auprès de personnes se définissant comme gay noir, cette thèse a pour objet l'articulation du racisme et de l'homophobie en contexte français contemporain. La construction sociale de ces oppressions comme séparées et hiérarchisées alimente un processus global de racisation de l'homophobie qui pose les minorités raciales comme supposément plus homophobes. Les personnes interrogées – tant individuellement que collectivement – ont tendance à être plus préoccupées par l'homophobie que par le racisme et à comprendre leur marginalisation comme l'effet d'une « homophobie noire » exacerbée, faits qui participent à alimenter la racisation de l'homophobie. Pour expliquer la subordination individuelle et collective du racisme a l'homophobie, l'analyse porte dans un premier temps sur la façon dont racisme et homophobie s'articulent et se coconstruisent comme instances de marginalisation dans la vie quotidienne des gays noirs. Elle interroge l'effet de la marginalisation sexuelle sur la marginalisation raciale et inversement en espace majoritaire et au sein des groupes statutaires d'appartenance des gays noirs. Elle porte ensuite sur la construction de soi en tant que gay noir et sur l'émergence et la structuration de mobilisations associatives gays noires. D'un point de vue théorique, cette thèse se situe au sein du paradigme intersectionnel et propose des éléments méthodologiques, analytiques et théoriques visant à rendre opératoire l'intersectionnalité dans une démarche de recherche empiriquement fondée. Elle propose, en outre, des éléments portant sur la distinction analytique entre race et ethnicité et avance des propositions conceptuelles pour appréhender la race en tant que rapport social. / Based on an ethnography of Parisian black gay organizations and semi-biographic interviews of self-identified black gay individuals, this Ph.D dissertation focuses on the articulation of racism and homophobia in contemporary France. Racism and homophobia are socially constructed as separate and hierarchized, supporting the “racialization of homophobia” (a process that labels racial minorities as particularly homophobic). Interviewees tend to be more preoccupied by homophobia than racism, both individually and collectively, and tend to understand their marginalization as the result of an exacerbated “black homophobia”. These facts fuel the aforementioned racialization of homophobia. To explain this deprioritization of racism vis-à-vis homophobia, this analysis focuses on the articulation and the co-construction of racism and homophobia as marginalization factors in black gay individuals’ daily lives. The effects of sexual marginalization on racial marginalization and vice versa are studied in various contexts (within homosexual spaces, black spaces and majority society). Then, the analysis concentrates on the process of self-construction as a black gay individual and on the emergence and structuring of black gay organizations. On a theoretical level, this intersectional research suggests methodological, analytical and theoretical elements to implement intersectionality in empirically grounded studies. Additionally, it proposes elements to analytically distinguish race and ethnicity and to conceptualize race as a structural power relationship.
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Mobilisations collectives et recomposition de l’action publique autour de l’enjeu migratoire en Sicile (1986-2012) / Collective mobilisations and public action reorganisation around the migration issue in Sicily (1986-2012)Bassi, Marie 02 July 2015 (has links)
Cette thèse analyse la rencontre entre l'émergence du phénomène migratoire en Sicile, la naissance d’un réseau local de militants « pro immigration » connectés à l’échelle nationale et européenne, et la recomposition de l'action publique qui repose sur la délégation, aux collectivités territoriales et aux acteurs non-étatiques, des compétences dans le domaine socio-sanitaire et migratoire. Basée sur un terrain réalisé en Sicile, cette recherche mobilise des outils conceptuels issus des études migratoires, des recherches sur les mobilisations collectives et des politiques publiques et des travaux sur le secteur associatif. Les mobilisations collectives en Sicile entre 1986 et 2012 sont étudiées : l’émergence, la structuration et l’évolution des réseaux militants sont étudiés, à partir d’une perspective socio-historique et d’une analyse en termes de carrière. Ce réseau militant s’insère dans les logiques de redéploiement des dispositifs étatiques qui nous permettent d’examiner les multiples relations entre la multitude d’acteurs étatiques et non-étatiques impliqués dans le la prise en charge des étrangers. / This thesis analyses the confluence of the migration phenomenon as it emerges in Sicily, the birth of a local network of “pro immigration” activists, connected to the national and European levels, and the reorganiation of public action, based on the delegation of responsibilities in the healthcare and migration sectors to local authorities and non-state actors. Based on fieldwork carried out in Sicily, this research uses conceptual tools taken from migration studies, research on collective mobilisations, public policy and the nonprofit sector. Collective mobilisations in Sicily between 1986 and 2012 are studied: the emergence, structuration and evolution of activist networks are studied, from a socio-historical perspective and an analysis of career trajectories. This activist network works within a larger logic of redeployment of state arrangements, which enables us to examine the multiple relationships that exist between the multitude of state and non-state actors involved in the governance of foreigners in Sicily.
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Les mobilisations du Hezbollah et la cause palestinienne : les raisons évolutives des émotions militantes / Hizbullah's mobilizations and Palestinian causeCoëffic, Khalyla Aude 23 January 2018 (has links)
Cette thèse analyse l’évolution des modalités selon lesquelles la cause palestinienne est appréhendée par les partisans du Hezbollah entre 1982 et 2014. L’attention portée aux émotions permet de mieux interroger comment procède le travail constant de (ré)ajustement entre, d’une part les mots d’ordre préconisés par l’organisation, et d’autre part les sens subjectifs des engagements qui résultent de l’histoire personnelle et familiale des membres du Hezbollah. Alors même que la cause palestinienne constitue une thématique de mobilisation classique du Hezbollah libanais, l’observation des partisans de l’organisation à référent chiite, à l’occasion de la guerre de Gaza de l’été 2014, révèlent des émotions entremêlées et diverses. Pour analyser au mieux ces dernières, plusieurs grands registres émotionnels ont été reconstitués, sous une forme « idéaltypique », afin de mieux rendre compte des évolutions qui se manifestent à travers des manières différentes de se rapporter à la cause palestinienne. L’enquête auprès des militants, réalisée aujourd’hui, montre que l’organisation oscille entre ces deux registres émotionnels dont il convenait de retracer la genèse. Chacune des deux parties qui composent ce travail est consacrée à l’étude d’un des registres émotionnels qui constituent les types alternatifs de registres dont disposent aujourd’hui les militants du Hezbollah / This thesis analyzes the evolution of the ways in which the Palestinian cause is apprehended by Hezbollah supporters between 1982 and 2014
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La question migratoire au prisme des mobilisations : expériences, subjectivités et formes du politique. / The migratory issue through the prism of mobilisations : experiences, subjectivities, and forms of the politicalLotto, Marta 09 December 2016 (has links)
Les analyses développées dans cette thèse de doctorat visent à mettre en évidence les formes de résistance et d’action adoptées par les sujets – migrants ou autochtones antiracistes – qui s’engagent autour de la « question migratoire ». Pour ce faire, la recherche examine les dynamiques qui se produisent au sein des mobilisations politiques à partir d’un terrain délimité dans l’espace et dans le temps : la ville de Turin entre 2009 et 2014. Elle se focalise ainsi sur les pratiques d’opposition, de contestation et de revendication, mais aussi sur les attentes et les cadres d’interprétation divergents qui animent cette pluralité de subjectivités. L’enquête ethnographique auprès des migrants s’inscrit dans le cadre d’une socio-anthropologie des mouvements sociaux qui se propose de restituer les expériences émergentes, les significations qui leurs sont attribuées et les interactions entre les différents acteurs. Accablées par une fragilité intrinsèque et dépourvues de mémoire, les mobilisations contre le traitement différencié des migrants donnent corps à une multiplicité de formes du politique, qui vont de la subversion à la construction d’espaces autres, en passant par des tentatives de négociation. Les mobilisations offrent un point d’entrée privilégié pour élaborer une vision d’ensemble du phénomène migratoire et mettre en lumière la spécificité du cas italien – caractérisé par une histoire de l’immigration récente, par une position géographique stratégique et par un contexte socioéconomique marqué par la crise. Malgré l’irréductible diversité des parcours et des profils biographiques, les migrants constituent un sujet politique au cœur des enjeux du présent...et de l’avenir. / The analyses carried out in this doctoral thesis aim to highlight the forms of resistance and action taken by migrant and autochthonous anti-racist subjects dealing with the "migration issue". For this purpose, the research examines the dynamics that occur within the political mobilisations in a field that is defined both in terms of space and time: the city of Turin from 2009 until 2014. The study focuses on the practices of opposition, contestation, and claims-making, as well as the different expectations and the conflicting interpretative frameworks that drive such a plurality of subjectivities. Drawing on the tradition of socio-anthropological studies of social movements, the ethnographic study of migrants aims to render the interactions among the different actors involved as well as the emerging experiences and their assigned meanings. Mobilisations are characterised by a precarious state and lack of memory; by challenging the differential treatment of migrants, mobilisations generate multiple forms of politics, ranging from subversion to the construction of other spaces, passing through attempts of negotiation. By employing political mobilisations as the main perspective, it is hence possible to develop a comprehensive view of the migration phenomenon, whilst highlighting the specificity of the Italian case – characterized by a recent history, its geographical localisation, and its socio-economic context. Despite their irreducible diversity of backgrounds and biographical profiles, migrants constitute a political subject at the heart of contemporary challenges.
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Les mobilisations familiales et/ou individuelles pour la réalisation de projets d'immigration clandestine de la Casamance vers l'Europe / The family and/or individual mobilizations for the realizations of projects of illegal immigration of the Casamance towards EuropeNgom, Abdoulaye 13 December 2017 (has links)
Cette thèse s’intéresse aux mobilisations familiales et/ou individuelles pour la réalisation de projets d’immigration clandestine vers l’Europe à partir de la Casamance, une région essentiellement riche du sud du Sénégal. Elle vise à reconstituer les budgets de familles et de candidats à l’immigration à travers une analyse des stratégies et des mécanismes qu’ils mettent en oeuvre pour tenter d’améliorer et/ou de sortir de leur situation. Cette thèse examine également les déterminants qui sont à l'origine des départs, les acteurs impliqués, l’organisation des voyages, le rapport au risque, les itinéraires suivis par les candidats à l’immigration, la place des tontines dans ces voyages, et enfin les politiques de prévention des départs en Casamance et leurs effets sur les migrations en provenance de cette région. Les analyses sont développées à partir d’une approche qualitative articulée essentiellement autour du recueil de récits de vie, de récits de vie croisés, d’entretiens semi-directifs, d’observations, de discussions informelles mais aussi et surtout d’un examen des contextes individuels et collectifs dans lesquels s’inscrivent ces acteurs. Enfin l’examen des mobilisations familiales et individuelles dans l’immigration clandestine et des mobilisations familiales dans l' immigration pour études permet d’introduire une dimension comparative à ce travail. / This thesis is interested in the family and/or individual mobilizations for the realization of projects of illegal immigration towards Europe from the Casamance, a region essentially rich in the South of Senegal. She aims at reconstituting the budgets of families and applicants for immigration through an analysis of the strategies and the mechanisms which they implement to try to improve and/or to go out of their situation. This thesis also examines the determiners which are at the origin of the departures, the implied actors, the organization of the journeys, the relationship at the risk, the routes followed by the candidates, places her tontines in these journeys, and finally the prevention policies of the departures in Casamance and their effects on the migrations from this region. Analyses are developed from a qualitative approach articulated essentially around the collection of narratives of life, crossed narratives of life, semi-directive conversations, observations, informal discussions but also and especially an examination of the individual and collective contexts which join these actors. Finally the examination of the family and individual mobilizations in the illegal immigration and the family mobilizations in the immigration for studies allows to introduce a comparative dimension in this work.
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Piétonniser les centres-villes (1960-1980). États, pouvoirs municipaux et sociétés urbaines face aux mutations des centres urbains au second XXe siècle (Europe, États-Unis) / City centers for pedestrians (1960-1980). States, local governments, urban societies and the mutations of urban cores in the second half of the twentieth century (Europe, United States)Feriel, Cédric 07 December 2015 (has links)
En matière d'aménagement urbain, les rues piétonnes ont longtemps incarné une vision passéiste et nostalgique. Largement absent des travaux sur l'évolution de la ville occidentale du second XXe siècle, ce phénomène, sans histoire et sans acteurs, n'aurait rien à apprendre des enjeux de l'aménagement des centres-villes à cette époque, sinon d'une patrimonialisation jugée évidente. Or, si on définit la piétonnisation comme une opération consistant, dans un centre urbain, à fermer un secteur à la circulation et à en réaménager entièrement les espaces publics pour le confort et loisir des seuls piétons (notamment en faisant disparaître la distinction chaussée/trottoirs), alors il n'existe aucune rue piétonne en Europe avant la Seconde Guerre mondiale. De tels aménagements n'apparaissent que vers 1960, aux États-Unis et en République fédérale d'Allemagne. Il est dès lors possible d'avancer l'hypothèse selon laquelle la piétonnisation correspondrait à une approche historiquement datée de l'aménagement urbain (1960-1970), au même titre que les grands ensembles ou les villes nouvelles, et n'aurait pas un lien évident avec la patrimonialisation.Partant de ce constat, une double ambition a fondé ce travail. La première est de combler une lacune historiographique. Alors que les secteurs piétonniers sont devenus l'une des réalités les mieux partagées de la ville européenne du second XXe siècle, leur étude constitue un angle mort de la recherche, ne permettant pas d'établir les connexions mais aussi les ruptures avec le regain d'intérêt actuel pour les espaces dédiés aux piétons dans la ville. La seconde est de nature épistémologique et cherche à contribuer au renouvellement de l'approche des processus complexes qui ont accompagné la mutation des centres anciens après 1945. Il s'agit de sortir d'une pratique historienne où l'intervention de l’État constituerait le paradigme explicatif du changement urbain et d'explorer la capacité d'initiative des acteurs locaux de l'aménagement des villes, le rôle des mobilisations sociales et l'influence des échanges transnationaux dans le changement urbain. Il s'agit aussi de déconstruire une grille de lecture qui réserverait aux marges urbaines l'innovation et aux centres le conservatisme et la patrimonialisation. Dans le contexte contraint des centres anciens, aménager la ville ne peut se suffire de solutions évidentes. / Pedestrian streets have been regarded as anachronistic urban planning for a long time. Largely absent from french academic works on the evolution of western cities till the Second World War, pedestianisation has no history and is an anonymous phenomenon. It seems that nothing has to be learned from this layout, except it confirms city centers patrimonialization. But, considering pedestrianisation means closing an urban area to automobile traffic and redesigning entirely public spaces for pedestrian only (with uniform pavement), no pedestrian street is to be found in Europe before the second half of the twentieth century. This kind of layout appeared around 1960 in the United States and in Federal Republic of Germany. Our hypothesis is that pedestrianisation does belong to the 1960s-1970s urban planning and has no obvious connection with patrimonialisation.Based on this observation, this dissertation has two aims. The first one is to fill a gap in french historiography. While pedestrian areas are common in European towns, the subject remains a blind spot that prevent analysis of continuity and change with the interest for pedestrian places in present urban planning. The second deals with epistemological issues. It aims to renew the approach of city centers evolution after 1945, breaking with the paradigm of State policies as the sole driving force of urban planning and exploring, in this field, the role of local initiatives, social mobilisations and transnational exchanges. It also aims to deconstruct a mental framework in which innovation belongs to new urbanised areas, whereas city centers are to be dedicated to patrimonalization and heritage conservation. Dealing with the old urban fabric, urban planning has no obvious solution.
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Militer à l’ombre des catastrophes : contribution à une théorie politique environnementale au prisme des mobilisations de la décroissance et de la transition / Activism in the shadow of catastrophes : a contribution for a green golitical theory through the cases of degrowth and transition movementsSemal, Luc 08 December 2012 (has links)
Au cours des années 2000, deux mobilisations parallèles ont contribué à renouveler le paysage de l’écologie politique : la décroissance en France, et les Transition Towns au Royaume-Uni. Nous proposons une approche comparative internationale de ces deux mouvements, d’abord distincts, mais qui se sont progressivement imbriqués à mesure qu’ils s’internationalisaient. Nous nous intéresserons particulièrement à la dimension catastrophiste de ces deux mouvements, entendue comme un mode de pensée politique fondé sur l’anticipation de ruptures écologiques majeures (pic pétrolier, mais aussi réchauffement climatique ou effondrement écosystémique) qui mettraient fin à la version moderne du projet démocratique. Loin de n’être qu’une posture intellectuelle, le catastrophisme s’incarne dans ces mouvements en des pratiques délibératives expérimentales qui invitent à questionner la temporalité continuiste dans laquelle se conçoit généralement la théorie démocratique.L’étude de ces deux mobilisations vise à nourrir une réflexion d’ordre plus théorique sur les outils dont dispose la science politique pour penser l’insertion des communautés politiques dans leur environnement. En nous appuyant sur les travaux pionniers de la green political theory, nous montrerons qu’une théorie politique environnementale pourrait contribuer à interroger la théorie démocratique en invitant à la réinsérer dans un contexte de déstabilisation écologique globale. / During the 2000’s decade, two social movements, the décroissance movement in France and Transition Towns in the United- Kingdom, have contributed, both in parallel, to a renewal of the green political landscape. This thesis is an international comparative analysis of these two movements, which were first distinct, then progressively overlapped as they evolved to become international. This research will focus in particular on the catastrophist dimension of these two movements, understood as a form of political thought based on the anticipation of major ecological shifts (peak oil, climatechange, ecosystems collapse, etc.) that would put an end to the modern version of the democratic project. Far from being an intellectual framework only, catastrophism also gives rise to experimental deliberative practices that put into question the hypothesis of continuity that generally pervades theories of democracy.The analysis of these two movements aims at proposing new material to provide for a theoretical reflection on the intellectual tools that political science uses to investigate the ecological embeddedness of political communities. Dwelling on the pioneer work of green political theory, we will suggest that a théorie politique environnementale could contribute to reconsider theories of democracy, with an invitation for them to fit within the framework of the global ecological disruption.
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La mobilisation comme gouvernement de soi : s'engager et lutter pour la mémoire et la cause des victimes du franquisme en Espagne (2000-2013) / Mobilization as self-government : committing and struggling for the memory and the cause of the victims of Francoist repression (2000-2013)Smaoui, Sélim 02 December 2016 (has links)
Depuis une quinzaine d'années, l'Espagne traverse un mouvement de réflexion complexe ayant trait au legs de la violence d'Etat perpétrée sous la Guerre Civile (1936-1939) et sous la dictature franquiste (1939-1975). Ce mouvement de « récupération de la Mémoire Historique », selon la dénomination autochtone, regroupe un ensemble d'initiatives militantes (mobilisations « mémorielles », de « victimes », de lutte contre l' « impunité »), qui reproduisent les lexiques et les pratiques en vogue dans les contextes de post-conflit (lutte pour la « justice, la vérité, la réparation, exhumations de fosses communes,»...). Cette thèse analyse les logiques de production de catégories nouvelles de la protestation (« disparus », « victimes », « vérité et justice »...), la circulation internationale de compétences militantes propres au post-conflit (exhumations, militantisme des droits de l'homme »...), des nouvelles lectures à porter sur la violence passée. Cet espace protestataire étant majoritairement composé par un personnel héritier ou issu de la gauche républicaine espagnole, cette thèse rend compte des manières dont ce nouveau militantisme des droits de l'homme a contribué à recomposer l'espace protestataire de la gauche espagnole. / Over the last decade in Spain, the legacy of the political violence perpetrated throughout the Spanish Civil War (1936-1939) and the Francoist regime (1939-1975) became a significant issue among various protest movements. “The Recovery of Historical Memory Movement”, according to the local denomination, gathers a large scale of collective actions in which prevails the use of typical “postconflict” resources, practices and registers : collection of testimonies, mass grave exhumations, mobilization for “Justice, Truth and Reparation”, etc. This thesis analyzes the social logics underlying the production of new protest categories (“disappeared”, “victims”, “truth and justice”), the international circulation of specific “conflict resolution” expertises and authorities (exhumations, human rights militancy), and new readings of past violence. This protesting space being predominantly composed of actors heiring or stemming from the Spanish republican left, I will analyze the ways by which this new human rights militancy has contributed to the recomposition of the local leftist militancy.
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La guerre des mémoires n'aura pas lieu ! : construction d'une demande sociale de mémoire rapportée à l'immigration et nouvelles luttes symbolliques : une comparaison des villes de Saint-Etienne et Villeurbanne / The war of memories will not take place ! : the construction of a social demand for immigration memory and new symbolic struggles : a comparison of the cities of Saint Étienne and VilleurbanneChavanon, Morane 14 February 2019 (has links)
« Retour du passé refoulé », « guerre des mémoires », « concurrence des victimes », depuis la fin des années 1990, les enjeux de mémoire collective sont au cœur du débat public, en particulier concernant la place occupée par les immigrés dans le roman national.L’idée qu’il existerait un « besoin de mémoire » rapporté à l’immigration, c’est-à-dire des immigrés et de leurs descendants, mais également de la société française dans son ensemble, s’est imposée comme une évidence, faisant l’objet d’une attention accrue des pouvoirs publics ainsi que d’une pluralité d’acteurs sociaux (universitaires, artistes, militants de la mémoire…).A partir d’une enquête comparative menée dans deux villes de la région Auvergne-RhôneAlpes : Saint-Etienne et Villeurbanne, notre thèse a pour but de saisir ce « besoin de mémoire » rapporté à l’immigration non pas comme un donné, mais comme un construit faisant l’objet d’usages politiques et sociaux.Dans ces deux villes marquées par une histoire industrielle forte, mais où la mémoire locale, en l’occurrence sa part immigrée, fait l’objet d’un traitement public différencié, il s’agit de se demander « ce qui se joue d’autre que le passé dans [des] politiques publiques censées y être consacrées » (Gensburger, 2010).A travers une démarche mêlant approche ethnographique et analyse documentaire, nous mettons au cœur de notre étude, non pas le rapport d’un groupe à sa mémoire, mais la notion de mémoire elle-même. Considérée comme une préoccupation majeure dans la sphère publique, elle est devenue une catégorie d’action et d’interprétation pour les pouvoirs publics mais également au principe de nouvelles mobilisations citoyennes. Il s’agit alors de restituer les conditions sociales de sa constitution en nouveau bien symbolique mis en circulation dans les territoires locaux ainsi que les enjeux politiques propres à la publicisation du passé migratoire.La traduction institutionnelle et militante des inégalités de traitement affectant les conditions d’existence des immigrés et leurs descendants dans les termes de la réparation symbolique renseigne sur la transformation des répertoires d’action publique, sur l’évolution des luttes autour de la cause de l’immigration, et donne à voir l’interpénétration croissante entre ces deux mondes. / “Resurfacing of the repressed past”, “war of memories”, “competitions of victims”: since the 1990s, the issue of collective memory has entered the public debate, especially when it comes to the role of immigrants in the national narrative.The idea that there would be a “need for memory” with regards to immigration —from immigrants and their offspring but also from French society at large— has become obvious. As a result, it has increasingly called the attention of public authorities and of a variety of social actors (academics, artists, memory activists, …)Based on a comparative study in the two cities of the Rhone-Alpes Auvergnes region: Saint-Étienne and Villeurbanne, this thesis aims at assesing this “need for memory” with regards to immigration without taking this need for natural. It is rather regarded as a construction that can be used for political and social purposes.While these two cities are marked by an important industrial history, local memory –namely that related to immigration– is treated in different ways. This context begs the following question: “besides the past, what else it at stake in those public policies that are supposed to be entirely dedicated to it?” (Gensburger 2010).Through an approach that brings together ethnographic and document analysis, this work does not center on the relationship of a particular group to its memory but on the very question of memory. Memory is now considered as a major issue in the public sphere and has become a category for action and interpretation by public authorities but also for grassroots activists. Thisthesis represents an attempt at unraveling the conditions for its constitution as a new symbolic good that circulates in local territories. In addition, this work looks at the political stakes that are inherent to the publicizing of the immigration past.The institutional and activist translation of the inequalities plaguing immigrants and their offspring into terms of symbolic reparation informs the transformation of public action, the evolution of the struggle over the question of immigration and ultimately sheds light on the inter-penetration of these two worlds.
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Mémoires d’une violence rémanente : genèse, appropriations et contestations des lieux de mémoire en Colombie / Memories of persistent violence : genesis, appropriation and challenges of places of memory in ColombiaLavielle, Julie 29 January 2019 (has links)
Cette recherche a pour objectif de saisir les mobilisations plurielles et éclatées autour de la mise en récit publique du conflit armé dans un contexte de violence en Colombie. Inspirée par les travaux sur les sorties de conflit et la sociologie de la mémoire, elle prend comme terrain d’observation les lieux de mémoire (musées et maisons de la mémoire, monuments) qui se multiplient depuis la fin des années quatre-vingt-six. Elle envisage les lieux de mémoire comme des objets pertinents pour saisir les rapports de force politiques et sociaux qui se nouent dans un contexte de sortie de conflit très relatif. À partir d’entretiens et d’observations ethnographiques menées dans trois lieux de mémoire, ce travail questionne les effets des lieux de mémoire sur le politique. Il met en évidence les limites du pouvoir des lieux de mémoire à encadrer les mémoires et à participer à la fin du conflit. En revanche, ils pacifient le rapport historiquement conflictuel qu’entretient l’État avec certains groupes sociaux en reformulant des problèmes politiques et économiques sous l’angle du symbolique et en créant de nouvelles formes de luttes et d’engagement politique. Les lieux de mémoire reconfigurent les rapports entre gouvernants et gouvernés : à travers mise en récit du conflit armé, des revendications sociales et politiques en sortent pacifiées et re-politisées. / The aim of this research is to capture the plural and fragmented mobilisations around the elaboration of a public narrative of the armed conflict in a context of violence in Colombia. Inspired by works on conflict resolution and on the sociology of memory, it takes as its field of study the places of memory (museums and houses of memory, monuments) that have multiplied since the end of the eighties. It considers the places of memory as relevant objects to grasp the relationships that come into being between political and social forces in a context of a very relative conflict resolution. From interviews and ethnographic observations conducted in three places of memory, the thesis questions the effects of places of memory on politics. This work highlights the limits of the power of the influence that places of memory have on the framing of the memories and in participating in the conflict resolution. On the other hand, they pacify the historically conflictual relationship that the state maintains with certain social groups by reformulating political and economic problems, giving them a symbolic prism, and by creating new forms of struggle and political activism. Places of memory reconfigure relations between those that govern and the governed: through the elaboration of a narrative for the armed conflict, social and political demands come out pacified and re-politicized.
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