Benjamin Appert fut, sous la Restauration et le règne de Louis-Philippe, un philanthrope suffisamment célèbre pour que Stendhal en fasse un personnage de roman, dans Le Rouge et le Noir. L'écrivain le campe en visiteur de prisons, ce qui effectivement constituait une grande part de ses activités, l'autre concernant l'enseignement mutuel. Depuis, Appert a sombré dans l'oubli. Il n'y a plus guère que les spécialistes de la question pénitentiaire et de l'école pour connaître son existence, et l'on perd sa trace en 1855, date de son départ pour la Grèce.C'est en ce point que nous prenons le relais. Nous lui emboîterons le pas, grâce à l'exceptionnel document que constitue le recueil de notes publié par lui sous le titre : Voyage en Grèce. Qu'allait-il faire en Grèce ? Non seulement visiter les prisons, les écoles, les hôpitaux, les casernes, pour dresser un état des lieux et proposer des réformes, dans le but d'assainir un pays en proie au brigandage, mais surtout réaliser un projet mûri de longue date, la fondation d'une colonie pénitentiaire modèle, qu'il tentera d'implanter à Modon (Méthoni).S'agissait-il d'une utopie ? Telle est la question qui court au long de cette recherche. La réponse dépend évidemment du sens que l'on donne à ce terme. En ce temps des utopies sociales que constitue la première moitié du XIXe siècle, peut-on mettre Benjamin Appert au rang d'un comte de Saint-Simon ou d'un Fourier ? C'est ce que nous étudierons. D'ores et déjà, on peut voir dans son histoire en Grèce un excellent exemple des rencontres qui eurent lieu entre Occident et Orient, toutes chargées de malentendus, de préjugés et d'idéalisme. Exemple que nous pouvons méditer. / Benjamin Appert was a French philanthropist during the Restoration and the reign of Louis-Philippe. He was famous enough for Stendhal to make him a character in his novel Le Rouge et le Noir. The writer describes him as a prison visitor, his principal activity; but he also took an interest in mutual teaching. After this period, he sank into oblivion. The only people who know about him are the specialists of penal and educational issues. His track was lost in 1855 when he left to Greece.At that time, we take over. We will follow him closely, thanks to an exceptional document, the collection of notes he published under the title of Journey in Greece. What did he go to Greece for ? He did not only want to visit prisons, schools, hospitals and barracks, so as to draw up a survey and propose reforms to clean up a country subjected to robbery, but he aimed to achieve a plan he had been nurturing for a long time, the settlement of a model penal colony he tried to establish in Modon (Methoni).Was it a utopia? That is the question which runs all through our research. Of course the answer depends on the meaning of the word. During the first half of the XIXth century, a time brimming with social utopias, could we rank Benjamin Appert on the same level as Saint-Simon or Fourier? That will be our subject. We can already consider his story in Greece as an excellent example of the connections which took place between West and East, heavily loaded with misunderstanding, prejudice and idealism. An example we could meditate over.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015MON30041 |
Date | 11 December 2015 |
Creators | Bassez, Danielle |
Contributors | Montpellier 3, Université ionienne de Corfou (1984-....), Angélopoulos, Constantin, Anoyatis-Pelé, Dimitrios |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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