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Le ravissement du vide : déploiement d'un imaginaire de la fin dans Les démons de Dostoïevski

Le roman Les Démons de Fédor Dostoïevski se déploie dans les affres du chaos. Actes terroristes sanglants, questionnements sur Dieu et sur la nation et gestes incongrus posés par des personnages possédés scandent ce roman dense et éclaté. Or, dans tous ces bouleversements, c'est la crainte et l'espoir de l'Apocalypse qui surplombent tout le récit. Comment lire cette accumulation de désordres, tant dans le récit que dans la structure même de l'oeuvre? Comment expliquer une temporalité qui, encore aujourd'hui, est problématique, même pour les lecteurs aguerris de Dostoïevski? C'est par l'entremise de l'imaginaire de la fin que nous essayerons d'apporter certaines réponses à ces questions. Nous tenterons, dans le premier chapitre, de comprendre les divers troubles inhérents au récit dans la logique d'un temps qui menace de se terminer, une Russie sur le point de s'effondrer. Il s'agira d'abord de comprendre les racines de ce temps hors de lui, sans cesse en cavale et toujours insaisissable. Un temps qui happe les protagonistes et, par le fait même, le lecteur. Un temps de la crise dont certains profiteront pour tenter de prendre possession du pouvoir. Tous les signes convergent, dans le roman, vers une fin des temps, une apocalypse programmée. Ce temps qui menace de se finir demande un héros, un homme d'action, un sauveur qui protégera les fidèles de cette fin des temps qui semble imminente. Or, dans le contexte de la Sainte Russie sur le point de s'écrouler, c'est l'idole du nihilisme qui apparaît. L'homme du vide, traquenard insondable, qui ravit l'homme qui le contemple, homme totalement habité par le désir de croire. L'idole, que nous comprendrons, dans le chapitre deux, comme étant une figure, est nimbée d'une aura qui plonge celui qui le regarde dans des actes inexplicables. Toutefois, l'apocalypse programmée n'aura pas lieu. Nous verrons dans le troisième chapitre que ce n'est pas toute l'Humanité qui expire, mais bien l'homme, seule apocalypse possible, aussi injuste soit-elle. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Imaginaire de la fin, Dostoïevski, Figure, Mort, Temps, Les Démons, Littérature russe.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.1551
Date January 2008
CreatorsDrolet, Julie
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, PeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/1551/

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