Chez la femme, la majorité des cas d’infection au VIH sont acquis lors de relations hétérosexuelles. Cependant, très peu d’informations sont disponibles concernant l’immunité locale naturelle du tractus génital féminin, les facteurs influençant la susceptibilité à l’infection au VIH dans ce compartiment, ainsi que la réponse immunitaire de la muqueuse enclenchée après l’infection.
Le but de notre projet est donc d’étudier certains facteurs pouvant être impliqués dans la susceptibilité à l’infection au VIH, afin de mieux comprendre l’immunité du tractus génital féminin. Nous avons, dans un premier temps, analysé le rôle du polymorphisme des gènes HLA-G et HLA-E sur la susceptibilité au VIH dans une population de femmes zimbabwéennes. La présence de l’allèle HLA-G*0105N, en combinaison avec le génotype HLA-EG/HLA-EG, était associée avec une diminution du risque d’infection. Puis, dans une étude cas-contrôle de travailleuses du sexe (TS) du Bénin, nous avons mesuré l’expression de HLA-G soluble au niveau du plasma. Nous avons observé une différence significative dans l’expression de HLA-G soluble, celle-ci étant plus faible dans le groupe des TS VIH positives comparé aux groupes de TS VIH négatives et de femmes VIH négatives de la population générale.
Nous avons aussi analysé l’expression de cytokines et chimiokines dans le sérum et le tractus génital des participantes de l’étude du Bénin. Nous avons constaté que chez les TS VIH positives il y avait une expression plus élevée des chimiokines MPC-3, IP-10 et MIG dans le tractus génital et le sérum comparativement aux deux autres groupes. Les patrons d’expression des cytokines variaient selon les compartiments : le niveau de TNF-α et IFN-γ était plus élevé dans le tractus génital des TS VIH positives, alors que le niveau d’IL-2, d’IL-10 et de TNF-α était plus faible dans le sang des TS VIH positives, comparativement aux deux autres groupes. Ainsi, au niveau du tractus génital des femmes VIH positives, il semble y avoir une activation chronique du système immunitaire dans le but de favoriser la dissémination/perpétuation du virus. Les patrons d’expression différents entre le milieu systémique et génital nous montrent que l’immunité présente dans un compartiment n’est pas nécessairement le reflet de l’autre.
Nous avons aussi observé une augmentation significative des niveaux d’IL-4, de MIP-1α, de MIP-1β et de MCP-1 dans le sérum des TS VIH négatives. Ces personnes, hautement exposées mais non infectées, semblent démontrer une plus grande capacité à enclencher une réponse immunitaire précoce pour empêcher la dissémination du virus. Notre étude a donc permis d’acquérir de nouvelles connaissances sur l’immunité du tractus génital féminin en relation avec l’infection au VIH. / Initial exposure to HIV during heterosexual transmission occurs in the female genital tract. However, little is known about the local immunity, the factors influencing the susceptibility to HIV infection and the immune response in the female genital tract against HIV infection.
The aim of this study is to analyse some factors that could be implicated in the susceptibility to HIV infection and to analyse, in part, the immunity present in the female genital tract. We investigated the role of HLA-G and HLA-E in the susceptibility to HIV infection in a cohort of Zimbabwean women. We found that the presence of HLA-G*0105N allele in combination with the genotype HLA-EG/HLA-EG was associated with a decrease in the risk of HIV infection. We also measured the expression of soluble HLA-G in a study of commercial sex workers (CSW) in Benin. Levels of soluble HLA-G were lower in the HIV-1-infected CSWs compared to those observed in both the HIV-1-uninfected CSWs and the HIV-1-uninfected women from the general population at low risk of infection.
We also analysed the chemokine and cytokine expression patterns in the serum and female genital tract of the three groups of women. HIV-1-infected CSWs had significantly higher blood and genital levels of the chemokines IP-10, MCP-3 and MIG compared with those in both the HIV-1-uninfected CSW and non-CSW groups. HIV-1-infected CSWs had significantly higher genital mucosal levels of the cytokines TNF-α and IFN-γ compared with those in both the HIV-uninfected CSW and non-CSW groups. In contrast, the serum levels of the cytokines IL-2, IL-10 and TNF-α were lower in HIV-1-infected CSWs compared with those in the other groups. This suggests the presence of a constant immune cells recruitment and immune activation in the female genital tract in order to favour perpetuation and dissemination of the virus. Our results also demonstrate the important difference between the systemic and the mucosal immunity.
We also observed a significant increase in the levels of IL-4, MIP-1α, MIP-1β and MCP-1 in the serum of the HIV-1-uninfected CSWs. It seems that these highly-exposed and yet uninfected women can have a better capacity to mount an early immune response against HIV. This study gives us new insights of the mucosal immunology of HIV infection.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMU.1866/3623 |
Date | 12 1900 |
Creators | Lajoie, Julie |
Contributors | Roger, Michel, Labbé, Annie-Claude |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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