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Fragmentation et recomposition dans la fiction de John Fowles : vers une résolution de la crise postmoderne ? / Fragmentation and recomposition in John Fowles’s fiction : towards a resolution of the postmodern crisis ?

L’imaginaire contemporain a vu naître une esthétique du fragment qui se caractérise par la dissolution du sujet en quête d’identité dans un monde privé de stabilité et de repères au lendemain du traumatisme suscité par la guerre et la menace nucléaire. Le déni du principe de linéarité, les jeux de l’intertextualité et de l’intergénéricité de même que l’éclatement des schémas de représentation qui sous-tendent les romans réalistes traditionnels favorisent le déploiement des grilles de lecture interprétative au détriment de l’harmonisation des discours. Cette thèse, qui couvre l’intégralité de la fiction fowlesienne depuis 1963, se propose de diagnostiquer les symptômes de la crise ainsi postulée, par le prisme d’une étude (méta)textuelle, narratologique, linguistique, philosophique, mythocritique et psychanalytique. Il s’agit de voir comment l’auteur, les narrateurs et les protagonistes mis en scène envisagent de résoudre leur conflit existentiel et de réintégrer le réel dont ils se sont peu à peu désolidarisés. Ces derniers peuvent choisir de disloquer le réel pour mieux l’apprivoiser et pouvoir ensuite se l’approprier ou encore de recoller les fragments éparpillés en projetant leur moi à travers une identité fictive idéale pour retrouver le chemin de leur individuation. Une telle évolution du dissensus au consensus traduit la veine humaniste d’une œuvre qui s’efforce non seulement de faire renouer l’individu avec son moi authentique mais aussi de le réconcilier avec les autres dans un univers qui gagne en cohérence. / The contemporary imaginary has given rise to an aesthetics of fragmentation which is characterized by the dissolution of the self in search of an identity in a world deprived of stability and landmarks soon after the trauma caused by the war and nuclear threat. The refusal to follow the principle of linearity, together with the play involved in intertextuality and intergenericity, the disruption of representational patterns underlying traditional realistic novels, favour the display of reader responses at the expense of the harmony of utterances. This thesis, which covers the whole of Fowles’s fiction since 1963, aims at diagnosing the symptoms of the aforementioned crisis by means of a study including metatextual, narratorial, linguistic, philosophical, mythocritical and psychoanalytical tools. We will see how the author, the narrators, the protagonists on stage consider coming to terms with their existential conflicts and returning to a reality they have progressively dissociated themselves from. The latter can either choose to disintegrate the « real » in order to get a better apprehension of it and then to put the scattered fragments together again so as to appropriate them, while projecting their selves through an ideal and a fictional identity, which paves the way for their individuation. Such an evolution from dissensus to consensus conveys the humanistic vein of a work which endeavours not only to have the individual take up with his/her more authentic self but also to reconcile him/her with the others within a universe gaining in coherence.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2011MON30051
Date19 November 2011
CreatorsSaubion, Sonia
ContributorsMontpellier 3, Ganteau, Jean-Michel
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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