En français, les locuteurs doivent savoir à quelle classe de genre appartiennent obligatoirement les noms inanimés qu'ils emploient pour produire des accords grammaticaux, c'est-à-dire pour choisir la forme appropriée des éléments variables en genre qui peuvent accompagner le nom. Cette tâche complexe, maîtrisée très tôt par les enfants francophones, pose un problème notoire aux locuteurs non natifs pour qui cet aspect de la langue française demeure un casse-tête même après plusieurs années d'apprentissage. Comment les locuteurs natifs associent-ils des noms comme poil, toile, musée, fusée, ail et paille à une classe de genre? Certains chercheurs suggèrent que la terminaison d'un nom est le critère qui sert à déterminer son genre. Nous voyons, dans le cadre de cette étude, que la terminaison nominale comme indice du genre des noms inanimés a une portée limitée (aux plans descriptif et explicatif) et que l'apprentissage au cas par cas sur la base d'une association entre le nom et d'autres mots est nécessaire pour un ensemble important du lexique. Cette recherche vise à vérifier dans quelle mesure les marques d'accord orales sont des indices suffisants pour permettre aux locuteurs natifs d'associer des noms à une classe de genre sans le recours aux terminaisons nominales. Plus spécifiquement, nous vérifions si les locuteurs natifs sont capables de catégoriser des nouveaux noms sur la base d'une seule marque d'accord orale et si le déterminant et l'adjectif marqués oralement pour le genre ont un effet équivalent sur la catégorisation des noms. Pour répondre à nos questions, nous avons conduit une épreuve expérimentale à mesures répétées, en modalité auditive, en utilisant des noms fictifs dont les propriétés formelles ne sont pas typiquement associées à une classe de genre. Les principaux résultats montrent que les locuteurs natifs sont capables, suite à une brève exposition à des données de la parole, de catégoriser des noms nouveaux sur la base d'une seule marque d'accord orale. L'effet de catégorisation semble supérieur lorsque les noms apparaissent dans un contexte où la marque d'accord orale est sur le déterminant que lorsqu' elle est sur l'adjectif. Il est suggéré que les marques d'accord orales ont un effet mnémonique très fort qui facilite l'apprentissage du genre grammatical des noms chez les locuteurs natifs. Une application au domaine de l'apprentissage du français langue seconde est proposée en conclusion.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : catégorisation, classe nominale, genre grammatical, marque d'accord orale, acquisition, nouveau mot, français.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.5216 |
Date | 10 1900 |
Creators | Couture, Guylaine |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/5216/ |
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