La citation et le mitate sont des procédés mimétiques proches au regard des autoportraits photographiques de Morimura Yasumasa. En citant directement les tableaux et le cinéma occidental, l’artiste reconstitue une histoire de l’art et de l’image dans le contexte japonais et du Kansai. Pourtant, bien que la citation, l’imitation et la copie caractérisent ses œuvres, l’artiste et les critiques japonais n’ont encore jamais mis en cause l’implication de l’influence du mitate. Or, sa définition, qui se traduit par une « transposition » que l’on déplace d’un cadre spatiaux-temporel à l’autre, sous une forme à la fois poétique, parodique et théâtrale, correspond à la galerie d’autoportraits morimuriens. A travers un réexamen comparatif avec l’ukiyo-e de l’époque Edo et l’histoire de l’autoportrait au Japon, la production de Morimura et de l’art japonais dit « postmoderne » sont réévalués. Le dessein d’un tel procédé rend possible une autre lecture, de reconfigurer une histoire de l’art spécifique au Japon. En effet, à travers le jeu ludique du mitate, Morimura questionne la vision de l’image, plutôt que sa signification, afin d’établir une première déchirure avec l’histoire de l’art européen et ses concepts. Dès lors, la transposition du mitate forme l’objectivation d’un moi ancré dans une dichotomie à la fois plastique, conceptuelle et genrée. L’analyse du genre au Japon et des médias occasionnent ainsi une relecture culturelle et sociale de l’autoportrait morimurien, tout en saisissant une nouvelle vision du troisième genre. L’examen du mitate et de l’histoire de l’art japonais encourage, par conséquent, une réévaluation d’un canon artistique japonais prémoderne et actuel. / Quotation and mitate are mimetic processes present in the photographic self-portraits of Morimura Yasumasa and in the Japanese postmodern art. Quoting Western master pieces and cinema, Morimura recreates a history of image and art in the Japanese framework and in the Kansai landscape. Although the quotation, imitation and copy are characteristics of his production, the artiste and Japanese critics had never noticed or questioned the influence of mitate. And despite Japanese contemporary arts are considered in the international Postmodernism and Simulation’s movements, this thesis shows that the reading of the mitate allows a specific and an exclusive re-examination of the Japanese art history. After comparing ukiyo-e from the Edo period and contemporary artworks, we ascertain a clear definition of mitate, as an analogical “transposition” based on outward forms to create a new poetic, theatrical and parodic image. Consequently, the demonstration of the playful mitate in the Japanese contemporary visual wakagumi attests that artists bring into play the vision of the image, rather than its signification. Finally, mitate insides the Morimura’ self-portraits lead to a plastic, conceptual and gendered dichotomy. In this case, gender and media in Japan give a new examination of his production, and makes appears the vision of a third gender likes to the wakashû. Thus, artists and contemporary mitate-e testify the exchanges, influences and impacts between Western and Japanese arts to introduce a first gap with the European art history and its conceptions.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA080025 |
Date | 30 May 2017 |
Creators | Levy, Deborah |
Contributors | Paris 8, Université métropolitaine de Tokyo (Tokyo, Japon), Bonafoux, Pascal |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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