Ce mémoire analyse la stratégie d’affirmation de puissance mise en oeuvre par la Chine dans le
contexte post-Guerre froide, caractérisé par la seule superpuissance des États-Unis, en utilisant le
cadre théorique du réalisme offensif. Challenger désigné des États-Unis, la Chine a basculé dans
le 21ème siècle avec un défi important à relever. La prépondérance américaine continue d’être une
donnée essentielle dans le système politique mondial. Les États-Unis produisent plus du quart du
total de l’économie mondiale et comptent pour près de la moitié des dépenses militaires. La
Chine, de son côté, avec ses 1.3 milliards d’habitants, une croissance économique quasiexponentielle,
dotée d’un arsenal nucléaire conventionnel, est la principale puissance émergente,
avec le potentiel de rivaliser avec les États-Unis dans les affaires mondiales. Mais, vu l’énorme
écart qui les sépare, pour la Chine la question de l’hégémonie américaine se pose sous la forme
d’une équation dont la seule variable connue est le potentiel de l’adversaire à affronter. Le
principal problème auquel la Chine est confrontée est dès lors sa capacité de penser une stratégie
sans toutefois courir le risque de provoquer la seule superpuissance du globe.
Par conséquent, cette étude analyse les politiques et actions stratégiques développées par
la Chine à la lumière des contraintes que lui impose un environnement international peu
favorable. Elle s’intéresse en particulier à la manière dont Beijing a su exploiter avec maestria
une des armes les plus redoutables de l’ère post-Guerre froide, sa puissance économique, afin de
consolider son ascension au rang de grande puissance. Elle soutient que, tenant compte d’un
retard considérable à combler, la Chine a entrepris de balancer la superpuissance américaine
d’une manière pragmatique. A cet effet, elle a conçu une stratégie qui comprend deux grands
piliers : sur le plan interne, des réformes économiques et militaires ; sur le plan externe, une
diplomatie agressive et efficace en adéquation avec ses ambitions de puissance. Nous concluons
qu’une telle stratégie vise à éviter à la Chine pour le moment tout risque de confrontation directe
qui aurait pour principal effet de nuire à son ascension. Cependant, à mesure que sa puissance
s’accroît, elle pourrait afficher une posture plus agressive, quitte à engager également, avec la
seule superpuissance du monde, des compétitions de nature sécuritaire en Asie et au-delà de cette
région. / This research analyzes the power strategy implemented by China in the post-cold war context
characterized by an only superpower, the United States, by using offensive realism as a
theoretical framework. Designated challenger of the United States, China tilted into the 21st
century with an important challenge to confront. The American ascendancy continues to be an
essential fact in the world political system. The United States produces more than one fourth of
the total of the world economy and counts for nearly half of the military expenditures. China, for
its part, with 1.3 billion inhabitants, a quasi-exponential economic growth, endowed with a
conventional nuclear arsenal, is the main emerging power, with the potential to compete with the
United States in world affairs. But, considering the enormous gap separating them, for China the
question of the American hegemony arises under the shape of an equation, the only known
variable of which is the potential of its adversary. The main problem China then faces is its
ability to think of a strategy without however running a risk of provoking the only superpower of
the globe.
Consequently, this work analyzes the policies and the strategic actions developed by
China in light of the constraints imposed by a less favorable international environment. Its main
focus is how Beijing exploited with great panache one of the most redoubtable weapons of the
post-cold war era, its economic power, to strengthen its ascent to the rank of major power. It
contends that, taking into account a considerable delay to catch up, China began to balance the
American superpower in a pragmatic way. To that purpose, it conceived a strategy which
includes two main pillars: internally, economic and military reforms; externally, an aggressive
and effective diplomacy in adequacy with its power ambitions. This analysis concludes that the
aim of china’s strategy is to avoid for the moment every risk of direct confrontation which would
have for main effect to damage its rise. However, as its power increases, it might tend to show a
more aggressive posture, even if it means also engaging, with the only superpower of the world,
in competitions of a security nature in Asia and beyond this region.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/3884 |
Date | 05 1900 |
Creators | Chantal, Roromme |
Contributors | Gazibo, Mamoudou |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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